Avançons et Lignes à Moucher
Pour des raisons que j'ignore, les avançons et les lignes à moucher ne font pas tellement partie des discussions entre pêcheurs de saumons. Les écouter parler, les saumoniers semblent plus préoccupés par le choix des mouches et des cannes à moucher. Snobisme ou négligence? Qui sait. Chose certaine, l'utilisation d'un avançon et d'une ligne à moucher appropriés permettent de pêcher avec plus de facilité, et partant, d'en retirer le maximum de satisfaction.
Dans ce texte, je discuterai des avançons et des lignes à moucher à tour de rôle. Les buts visés sont de montrer aux lecteurs l'importance de ces pièces d'équipement et de leur proposer un choix simple basé sur l'expérience de plusieurs pêcheurs de saumons.
LES LIGNES À MOUCHER
Toute la gamme des lignes à moucher présentement offertes sur le marché répond aux besoins de saumoniers, dans des conditions de pêche variées. A la pêche du saumon, les types de lignes requis sont:
1) La ligne entièrement flottante. Sur l'emballage, le manufacturier, indique (F) (floating).
2) La ligne à bout calant sur les premiers quinze (15) pieds et flottante par la suite. Sur l'emballage, le manufacturier indique (F/S) (floating/sinking).
La ligne à bout calant devient de plus en plus populaire chez les pêcheurs de saumons québécois. Les pêcheurs l'emploient principalement dans des conditions d'eau haute et sale, ou encore en toutes autres occasions, afin de modifier la présentation de la mouche. Travailler avec un bout calant n'est pas de tout repos.
Lorsque quarante (40) pieds et plus de ligne sont sortis, on doit rentrer de la ligne, la retirer de l'eau et faire quelques faux lancers pour retrouver la longueur originale. Malgré celà, les performances d'un bout calant l'emportent.
Au chapitre de la forme, les lignes à poids réparti à l'avant arrivent en tête. Les manufacturiers emploient les lettres WF (weight forward) pour l'identifier. Au cours des dernières années, les fabricants, en mal d'innovation, ont mis sur le marché des lignes à haute performance, selon leur dire. Ces lignes sont de type poids réparti à l'avant; cependant le gros bout est plus long que la normale. Elles ont un fini visant à faciliter le glissement dans les anneaux: enfin elles sont plus rigides, éliminant ainsi les «mous» entre les anneaux.
Évidemment tout ce qui précède constitue les arguments de vente des manufacturiers. Chez les pêcheurs qui les ont essayées, les avis divergent. Quoi faire alors? Le mieux c'est de l'expérimenter soi-même.
Finalement, il ne me reste plus qu'à «marier» la ligne avec la canne à moucher. Mais pour éviter que des problèmes de ménage surviennent au beau milieu d'une séance de pêche, le poids de la ligne est choisi en fonction de ce que la canne est en mesure d'accepter. La plupart des fabricants indiquent sur la canne le type de ligne qu'elle peut recevoir. C'est un guide très sûr. (Pour la pêche du saumon les lignes les plus utilisées affichent des poids variant entre 8 et 10). Sur certaines cannes, on remarquera la mention 9-10. Cela signifie que l'on peut se servir d'une ligne #9, double fuseau ou d'une ligne #10, poids réparti à l'avant. Pourquoi? Les manufacturiers déterminent le poids de la ligne en mesurant les premiers 30 pieds. Le fuseau d'une ligne à poids réparti à l'avant s'amenuise généralement après 35 pieds, tandis que la double fuseau conserve la même circonférence. Ainsi, en faisant des faux-lancers d'une longueur de 50 pieds, la ligne à poids réparti à l'avant exercera une pression moins forte sur la canne que la ligne à double fuseau, si ces lignes sont d'un poids égal.
LES AVANÇONS
L'avançon constitue le prolongement de la ligne à moucher. Vu de cette façon, le pêcheur s'attend à ce que l'avançon obéisse aussi bien à l'impulsion de la canne que la ligne à moucher.
En péchant à la mouche noyée, l'avançon doit se dérouler bien droit et aller porter la mouche à l'eau. Ainsi, l'artificielle commence à «travailler» dès qu'elle s'enfonce dans l'eau. A la sèche c'est différent car la mouche tombe en premier, suivie de l'avançon et de la ligne qui formeront des S afin d'éviter que l'artificielle patine. Que l'on utilise une sèche ou une noyée, la conception de l'avançon doit permettre de la contrôler aisément.
Considérant ce qui précède, quel genre d'avançon donnera les meilleurs résultats? Les pêcheurs de ma connaissance en utilisent 2 types : l'avançon parallèle et l'autre en forme de queue de rat. L'avançon d'un diamètre constant a une résistance de 15 à 20 livres et est plus souvent employé avec des grosses mouches. Il mesure entre 8 et 10 pieds.
L'avançon à diamètre décroissant mesure la même longueur. Le meilleur est celui qui est fabriqué par le pêcheur. À mon avis, 4 sections suffisent. Le gros bout a une résistance de 25 livres et mesure 3 ou 4 pieds; l'autre partie de 20 livres de résistance et mesure 2 pieds; la troisième section mesure 1 pied et résiste à 15 livres; enfin le bout fin mesure entre 2 et 3 pieds et sa résistance est fonction de la grosseur de la mouche et aussi... du goût du pêcheur. Ceci ne constitue pas une recette miracle. C'est une suggestion personnelle que vous pouvez modifier à votre goût. I 'expérience et les essais seront votre meilleur atout.
Au cours de la prochaine saison, je me propose d'essayer un avançon en forme de double fuseau. Il s'agit simplement de transférer le gros bout au centre de l'avançon et de le remplacer par les sections intermédiaires. Si l'expérience s'avère satisfaisante, j'en reparlerai l'année prochaine. Pour ceux que le sujet intéresse, Bernard Beegle a signé l'article intitulé «Convex leaders», paru dans la revue « Fly Fisherman » de septembre 1983.
références
» par: Gérard Bilodeau
» A.P.S.S.Q. Volume 6, #4, Novembre – Décembre 1983.
» A.P.S.S.Q. Volume 6, #4, Novembre – Décembre 1983.