La Corneille d'Amérique

     L'automne venu, la plupart des corneilles vont migrer vers le sud, aux États-Unis. Mais quelques-unes d'entre elles choisissent d'affronter l'hiver québécois, à condition qu'elles aient accès à de la nourriture. Au cours du mois de mars, les corneilles reviennent chez nous. Un vieil adage dit que leur retour est annonciateur du printemps mais, bien souvent, l'hiver «s'étire» longtemps après l'arrivée de ces grands oiseaux noirs, du moins dans le secteur compris entre Trois-Rivières et l'extrémité est de la province fréquentée par cet oiseau.

     Je serais surpris que tu n'aies pas eu, au moins une fois, l'occasion d'observer des corneilles dans leur habitat naturel. Tu les trouveras facilement dans des milieux agricoles ou à proximité des villes ou des villages, dans des endroits à découvert où elles trouvent leur pitance en grande quantité.

     On dit que la corneille est omnivore, c'est-à-dire qu'elle se nourrit de tout ce qui peut lui tomber sous le... bec : graines fraîchement semées dans les champs, cadavre d'un animal, déchets domestiques (que l'on retrouve encore malheureusement trop souvent), etc. Tôt au printemps, les corneilles en quête de nourriture vont fréquenter les parties de champs dégarnies de neige.

     Elles poussent même l'audace jusqu'à venir chercher leur nourriture le long des routes malgré la présence, parfois massive, de véhicules. Au cours des prochaines semaines, si tu roules sur l'autoroute Jean Lesage ou toute autre route bordée par des champs, observe attentivement : tu auras certainement l'occasion d'apercevoir des corneilles d'assez près.

     La corneille est un oiseau fort méfiant doté d'une acuité visuelle très élevée. Les chasseurs en savent quelque chose car il n'est pas facile de l'attirer à portée de fusil.