Les Bass Bugs

     Lorsque j'ai lu un récent numéro de la revue American Angler (july/august 2009), je fus impressionné par un article écrit par William G. Tapply sur les Bass Bugs, ou ce qu'on appelle couramment les poppers. Sa façon de concevoir ces artificielles est bien différente de ce que l'on peut retrouver en magasin et en catalogue. Je vous présente donc quelques modèles tels : des cup faces, des sliders, des pencil poppers, des darters, ainsi que d'autres modèles moins populaires.

     Ils peuvent être fabriqués à partir de poils de chevreuil, de balsa, de liège ou de mousse de plastique, etc., et ce, dans plusieurs dimensions, couleurs et patrons. Certains représentent des poissons, des amphibiens, des reptiles, des insectes et même de petits mammifères. On nous les présente avec différents appendices, tels des ailes, des pattes, une queue, des antennes, des nageoires, des yeux et même des moustaches! On peut même avoir d'autres options tels les rattles, des antiherbes, des palettes avant pour faire plonger et même des hélices. La plupart du temps cela attire plus le pêcheur que le poisson. Certains pensent qu'en achetant plusieurs couleurs ou formats ils pourront mieux faire face à la musique.

     Voici donc l'impression de l'auteur à ce sujet : la vérité est que l'achigan viendra en surface capter un popper à peu près n'importe quand et n'importe où. S'il ne vient pas, c'est qu'il n'est pas là ou pas d'humeur à se nourrir.

Popper poils de chevreuil
     La truite, comme nous le savons tous, peut être très sélective. Par contre, l'auteur affirme avoir capturé plusieurs truites avec des poppers qui ne ressemblaient en rien à ce que l'on retrouve dans la nature. L'achigan est, quant à lui, très opportuniste. C'est un prédateur à temps plein. Tout ce qu'il désire, c'est quelque chose de vivant, facile à capturer et qui semble nourrissant. C'est la seule chose qu'une artificielle doit suggérer. C'est sûr qu'il y en a qui sont décidément meilleurs que d'autres. Mais ce qu'ils imitent est peu important.

     Attachez ce que vous voulez au bout de votre avançon, lancez à la bonne place et soyez assuré que s'il y a un achigan autour, il le gobera.

     Voici les critères que l'auteur suggère d'examiner lors de l'achat d'un popper ou de tout autre type de bass bug: A) L'aérodynamique. Ce qui veut dire, ce qui se lance bien et suit la trajectoire voulue. Par exemple : les espaces libres entre les joncs; autour des arbres à demi submergés; les endroits ombragés et les pourtours des quais. Un popper mal conçu, soit avec des ailes, une queue, ou d'autres appendices trop chargés se déplacera très mal dans les airs et nous fera perdre le plaisir que nous pourrions avoir. Un popper doit être vêtu légèrement.

Darter
     B) Le bruit. Il doit émettre un bruit sourd ou un léger "flop" qui attire l'attention. S'il tombe à l'eau avec fracas, le poisson aura peur et fuira. Les poppers en mousse de plastique ou en poils de chevreuil sont ceux qui se déposent le mieux. Une fois à la surface de l'eau, les secousses imprimées ainsi que le frétillement de la queue légèrement garnie de même que les pattes en caoutchouc seront des éléments très provocateurs.

     C) La flottabilité. Un popper, tel une vraie proie doit flotter dans le film de l'eau et non être complètement sorti. À surveiller, ceux montés avec du poil de chevreuil insuffisamment serré et qui calent ainsi que les mauvais montages avec du liège ou du balsa.
 
     D) La grosseur. Dans des conditions normales, la grosseur n'est pas un critère si important. Un hameçon, en général entre n° 2 et n° 2/0, fait très bien l'affaire pour l'achigan. Les auteurs s'entendent pour dire qu'un gros popper est plus efficace au crépuscule et lorsque l'eau est agitée tandis qu'un plus petit attire plus quand l'eau est calme.

Pencil Popper
     E) La forme. Ce qui est important de savoir ici c'est qu'il se lance bien et qu'il a une bonne stabilité sur l'eau. Tous les appendices qui peuvent nous empêcher de bien le lancer sont à proscrire. Par exemple, ceux avec trop de marabout, ou de lanières de lapin. N'oublions pas que le poisson ne voit que le dessous.

     F) La couleur. II est bon d'imiter la couleur des proies de l'environnement; par exemple, vert pour les grenouilles, argent pour les ménés, blanc pour les papillons, etc. Toutes ces couleurs sont efficaces. Les couleurs orange, chartreuse ou bleu sont aussi très attractives. Un ventre blanc suggère le dessous de toute proie. Par contre, l'auteur aime bien le jaune et le blanc.

     G) La durabilité. Un bon bass bug doit résister à plusieurs attaques de poisson. Le matériau avec lequel il est fabriqué est moins important que la manière dont il est fabriqué. Par exemple, qu'il soit fait en mousse plastique, en balsa ou en liège, le corps ne doit pas tourner autour de l'hameçon ou glisser sinon il se brisera facilement. Ceux fabriqués en corps de chevreuil doivent être très compactés sinon ils se remplissent d'eau et calent.

Slider
     H) Les antiherbes. Les antiherbes sont utiles surtout pour l'achigan qui se tient dans les herbiers. Selon l'auteur, les plus efficaces seraient ceux fabriqués de monofilament attaché derrière l'hameçon (voir l'Ardillon d'avril 2009) et en avant, derrière l'oeil. On les utilise uniquement en cas de besoin.

CONCLUSION

     L'auteur préférerait un popper bien fait avec du poil de corps de chevreuil monté serré et qui fait un flop lorsqu'il touche l'eau.

     L'achigan garderait dans sa gueule ce type de bug plus longtemps que ceux faits avec d'autres matériaux. En retour, le liège, la mousse plastique, le balsa et le plastique ont leurs avantages et leurs inconvénients.

     Finalement, le plus important est la présentation et la façon qu'il se comporte à la surface de l'eau.
Cup Face

Références

» Texte : Jacques Demers.
» Bass-Bug Humbug, American Angler, july/august 2009
» L’Ardillon (SMPM) Janvier 2010.

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