Le Caribou

     Ce mois-ci, je te présente le caribou. Pourquoi? Tout simplement parce que pour bon nombre de chasseurs, le mois d'août sonne le début de la chasse de ce magnifique animal.

Le caribou
     Le caribou vit dans le Grand Nord québécois, communément appelé le Nouveau-Québec. Sa population actuelle dépasse 600 000 individus. Mais, au début des années cinquante, certains explorateurs estimaient le troupeau à environ 3000 têtes. On disait même qu'il était en voie d'extinction. Il faut préciser que les techniques d'évaluation utilisées à cette époque n'arrivaient pas à la cheville de celles employées aujourd'hui, alors que l'avion, entre autres moyens, a permis de faciliter grandement le travail des biologistes.

     Les montagnes de la Gaspésie, les Chic-Chocs, hébergent un petit troupeau de caribous sauvages dont la population atteint quelques centaines de sujets. Autrefois, le caribou habitait à peu près toutes les forêts du sud du Québec et des provinces atlantiques, de même que les forêts du Maine. La colonisation graduelle de ce vaste territoire a repoussé les limites de l'habitat du caribou vers le nord. Dans la réserve des Laurentides, une faible population de caribous déambule dans les forêts du secteur des Grands Jardins. Jadis présents dans ce secteur, puis disparus, ces caribous sont les descendants de ceux implantés dans ces forêts au cours des années soixante. Les pêcheurs habitués à fréquenter les lacs de cette région en voient à l'occasion.

     Le caribou fait partie de la famille des cervidés. Sa taille se situe entre celle du chevreuil et celle de l'orignal. Pour te permettre de t'en faire une meilleure idée, je te précise que le caribou peut atteindre une longueur de près de deux mètres (près de 7 pieds) et que son poids varie entre 135 et 220 kilos (entre 300 et 500 livres).

     Les mâles des espèces faisant partie de la famille des cervidés portent des bois, que l'on appelle couramment panache. Mais les caribous femelles font exception à cette règle, car la plupart d'entre elles arborent des bois. Ceux-ci demeurent toutefois très modestes comparativement aux panaches imposants qu'affichent certains mâles. Des chasseurs de trophées ne vivent que pour récolter un de ces mâles au moins une fois dans leur vie, et pour y arriver, ils consacrent beaucoup d'argent. Le poil du caribou présente des teintes variées selon la saison. Le dos est de couleur brun olive, et celle-ci passe graduellement au gris pâle ou blanc crème sur les flancs et sur le ventre. En hiver, la robe du caribou pâlit au point de se confondre avec l'environnement où le blanc de la neige domine largement. Chaque poil de caribou est creux. Cette propriété lui permet de flotter aisément et de nager très longtemps. Au cours de ses migrations, qui se déroulent sur de grandes distances, ses poils creux lui sont particulièrement utiles, car il doit constamment traverser des lacs et des rivières pour atteindre de nouveaux terrains de pâturage.

     Les caribous femelles donnent naissance à leurs rejetons de la fin mai à la mi-juin. Ils pèsent environ 4,5 à 7 kilos (entre 10 et 15 livres). La croissance des veaux est rapide, tant et si bien que leur poids, à la fin de l'été, atteindra près de 45 kilos (100 livres). Les caribous ont un régime alimentaire très varié : écorce d'arbre, mousses, lichens, bourgeons, feuilles, herbes et champignons comptent parmi leurs aliments préférés.

Savais-tu?

     Savais-tu qu’au Québec, environ 200 millions de plants de conifères sont mis en terre chaque année, afin de maintenir ou d'accroître le rendement de la forêt? Mais peu de temps après leur plantation, les jeunes plants de conifères sont soumis à la compétition de la végétation, laquelle les empêche de croître et de se développer de façon optimale. Les principales espèces «concurrentes» sont l'érable à épis, le cerisier sauvage, l'épilobe et le framboisier. Ce dernier est particulièrement coriace et constitue le cauchemar des responsables du reboisement. Son feuillage abondant prive les jeunes plants de la lumière dont ils ont besoin. Pour remédier aux problèmes causés aux jeunes plants par la végétation «concurrente», on peut tout d'abord procéder à son élimination en les coupant. Mais pour certains terrains, la seule méthode efficace et rentable, c'est l'application de phytocides. Il s'agit de produits qui ont la propriété d'arrêter la croissance des plants existants. De plus, les phytocides se déposent dans le sol à quelques centimètres de profondeur; ce faisant, ils empêchent la croissance de nouveaux plants indésirables. La biodégradation des phytocides s'effectue en quelques mois, mais les plants «concurrents» en subiront les effets pendant trois ans. Cette période est suffisante pour permettre aux jeunes conifères de pousser rapidement et de dominer les espèces concurrentes.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Août 1996).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.

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