Le Tétras des Savanes

     De l'avis des chasseurs, le tétras des savanes ne présente pas tellement d'intérêt en raison du peu de méfiance qu'il affiche à l'égard de l'être humain. Contrairement à ses proches parents, le lagopède et la gélinotte, il semble que le tétras n'ait pas appris à craindre et à se méfier de l'homme depuis qu'il le côtoie.

Le Tétras des Savanes
     Mais ce comportement ravit les observateurs de la faune, dont les chasseurs font évidemment partie. Ils n'ont en effet aucune difficulté à s'approcher des tétras afin de mieux les observer. À chaque automne, je chasse l'orignal dans les montagnes du centre de la Gaspésie et, immanquablement, je reçois la visite de tétras alors que je suis bien installé dans ma cache en attendant que l'orignal se présente.

     Je suis convaincu que tu prendras plaisir à regarder évoluer un tétras dans son habitat naturel, mais il y a un hic! Le tétras des savanes a choisi d'habiter des forêts qui ne sont pas toujours facilement accessibles. Son habitat préféré se trouve dans les zones où les conifères abondent. Outre dans certains secteurs de la Gaspésie, comme je l'ai mentionné plus tôt, tu pourras croiser des tétras, à l'occasion, dans le sud du Québec et dans le nord du Maine, de même que dans les grandes forêts au nord du Saint-Laurent. Avec le temps, le tétras a complètement délaissé les zones habitées.

     Le tétras appartient à l'ordre des gallinacés, tout comme la gélinotte et le lagopède des saules, oiseaux que j'aurai d'ailleurs l'occasion de te présenter au cours des prochaines années. Le tétras construit son nid à même le sol. Généralement, la femelle y dépose près d'une douzaine d'œufs. Quelques heures après leur naissance, en juin, les poussins, dont le corps est recouvert de duvet, quittent le nid. La nourriture des tétras se compose presque uniquement de brindilles recueillies dans les conifères.
Le tétras mâle se reconnaît facilement par la tache rouge qu'il arbore au-dessus de chaque œil. Son plumage présente un coloris où dominent le noir et le brun. De son côté, la femelle tétras peut facilement être confondue avec une gélinotte huppée (la perdrix). Ce qui permet de les distinguer hors de tout doute, c'est que la queue d'une femelle tétras ne comporte pas de rayures pâles que l'on peut facilement observer sur la queue de la gélinotte huppée. Mais en observant le comportement de l'oiseau, tu peux déjà avoir un indice sérieux de l'espèce : si l'oiseau ne montre aucun signe de nervosité, il y a de bonnes chances que ce soit une femelle tétras. Il est rare, en effet, qu'une gélinotte huppée se laisse observer de près, à moins de se trouver dans un secteur où l'homme met rarement les pieds.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Septembre 1995).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.

Page 16 sur 28