Les Maringouins

     Regardons tout d'abord son cycle de vie, histoire de faire plus ample connaissance. Chez le maringouin, tout commence par une femelle qui dépose entre 200 et 300 œufs dans un endroit humide, près d'un marécage, d'un étang, d'un lac. Il importe que l'eau soit stagnante, c'est-à-dire qu'elle soit immobile, sans aucun mouvement. Toutefois, la moindre accumulation d'eau, par exemple sous des feuilles ou dans un vieux pneu, représente aussi un endroit idéal pour que la femelle y dépose ses œufs. Ils peuvent même passer l'hiver sous la neige, sans subir de dommage.

     L'été suivant, dès que la température de l'eau atteint 4° C. l’éclosion de l'œuf survient. Il en sort une larve qui se transformera ensuite en nymphe pour finalement devenir un maringouin. Il faut environ 14 jours pour que toutes ces étapes soient franchies. S'il survient un gel important, après l’éclosion des œufs, les larves mourront en grande quantité, car le film de glace qui se formera à la surface les empêchera de venir respirer à l'air libre.

     Une fois devenue un insecte adulte, la femelle maringouin se mettra en quête de sang frais afin de pondre ses œufs. Un animal ou encore un être humain, malheureusement pour nous, constituent ses victimes potentielles. Lorsque la femelle réussit à se déposer sur une partie du corps adéquate, elle enfonce son dard dans sa victime afin de s'abreuver de son sang. Si le maringouin ne reçoit pas une solide taloche durant cette opération, la victime ressentira une désagréable démangeaison une fois le maringouin parti. Cela est attribuable à l'anticoagulant laissé par la petite bestiole.

     Contrairement à la croyance populaire, la femelle maringouin ne meurt pas après avoir soutiré le sang de sa victime. Je te rappelle qu'elle doit faire le plein de sang afin de pondre ses 200 à 300 œufs. Cette opération peut se répéter tous les trois jours. En tout, une femelle peut piquer cinq à six fois au cours de sa vie. Pour te donner une idée de l'extraordinaire potentiel de reproduction du maringouin, un entomologiste a estimé que 1000 maringouins femelles pouvaient atteindre, au bout de deux mois, une population de quelques millions d'individus, dans des conditions idéales. Bien franchement, avec de tels chiffres, on n'a pas fini de se gratter!

     En effet, j'ai appris dernièrement que la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) ainsi que la Fédération du saumon atlantique (FSA) avaient lancé un programme d'éducation intitulé «Le saumon et sa rivière». Ce programme est destiné aux élèves de cinquième année (niveau primaire), et poursuit comme objectif l'acquisition de connaissances touchant la vie du saumon atlantique, son écologie et son habitat. Des lectures appropriées, des incubateurs mobiles et une vidéocassette sont les principaux outils utilisés pour favoriser l'apprentissage. Si cela t'intéresse, demande à ton professeur de communiquer avec Hélène Thibault, coordonnatrice à la FQSA, au (418) 847-9191.