Saumon... Prêt? Partez !

D'hier à aujourd'hui

     Jadis, au Québec, la pêche récréative au saumon de l'Atlantique était réservée aux privilégiés de la société, les rivières à saumons n'étant accessibles qu'aux membres de clubs privés. De 1875 à 1979, la majorité des cours d'eau fréquentés par le saumon étaient sous la tutelle de ces clubs, premiers gestionnaires de l'histoire moderne du saumon et à qui nos gouvernements cédaient généreusement les droits de pêche. Les guides de ces messieurs étaient les seuls gens du peuple à pouvoir pêcher, Heureusement, les temps ont bien changé et depuis 1980, le citoyen ordinaire peut accéder à presque toutes les rivières du territoire québécois.

     Si nous pouvons tous aujourd'hui pêcher le saumon comme des millionnaires, c'est aussi grâce à des visionnaires comme François B. Gourdeau, Jean-Paul Dubé et l'Association des pêcheurs sportifs de saumons du Québec (A.P.S.S.Q.). Depuis 1983, les pêcheurs de saumons et les gestionnaires sont regroupés sous la bannière de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (F.Q.S.A.). Actuellement, les modes de gestion de nos rivières à saumons sont de trois types : on peut pêcher en pourvoirie, dans une réserve faunique ou dans une zec-saumon (zone d'exploitation contrôlée)
 
     Certains secteurs sont contingentés et il faut s'inscrire au tirage qui se fait le 1er novembre pour la pêche de l’été suivant: d'autres tirages se font 48 heures à l'avance, ce qui rend plus aisé le choix d'un bon secteur. Il est possible de consulter le registre des captures pour deviner où se déroule l'action!
 
     Pour connaître les dates de la saison de pêche dans chacune des rivières du Québec, consultez la brochure. La pêche au saumon 2001., les sites WEB mentionnés en annexe ou téléphonez à la zec de votre choix. Et, bien sûr, ne manquez pas de vous informer auprès d'un habitué, cela aide toujours!


     Les journées de pêche au saumon sont longues et fatigantes car elles peuvent débuter une heure avant le lever du soleil et se terminer une heure après son coucher : un facteur avec lequel il faudra composer dans sa planification de vacances. Lorsque l'on dispose d'une semaine, il faut compter deux jours pour l'aller-retour, quatre jours de pêche et une journée de détente (essentielle), ce qui vous fera une semaine très bien remplie!

Où pêcher au Québec?

Saumon... Prêt? Partez!
     Une quarantaine de bonnes rivières sont accessibles par des moyens conventionnels dans les six grandes régions du Québec où coulent les rivières à saumons : le Bas Saint-Laurent et Québec, l'Île d'Anticosti, la Côte-Nord, le Saguenay et la Gaspésie, région choyée entre toutes, où coulent une vingtaine de superbes rivières. Parmi celles-ci, il y a les Grande et Petite-Cascapédia, la Bonaventure, où la pêche se fait en canot par eau haute ou à gué par eau basse et qui dispose de plusieurs secteurs non-contingentés; la York, la Madeleine, la Sainte-Anne et les trois rivières Pabos, dernièrement remises en état de recevoir les pêcheurs. La «rivière école» par excellence est la Matane : près de la moitié des saumoniers québécois ont capturé leur premier saumon dans cette rivière où la pêche se fait toujours à gué et dont toutes les fosses sont à accès libre. Pour compléter le tour de la Gaspésie, il faut s'offrir la Matapédia, qui coule dans la vallée du même nom, et qui est habitée par de gros saumons.
 
     Au bureau de la zec le plus proche, où on achète permis et droits d'accès journaliers, vous trouverez les réponses à toutes vos questions.

La meilleure période

     En début de saison, le niveau de l'eau est haut et il n'y a pas beaucoup de saumons en rivière. Par contre, ces saumons sont très preneurs et il y a peu de pêcheurs. Au milieu de la saison, en juillet, il y a beaucoup de saumons et beaucoup de pêcheurs. En fin de saison, il y a beaucoup de saumons moins enclins à prendre la mouche, mais peu de pêcheurs. En définitive, seul le pêcheur dont la mouche est à l'eau peut prendre un saumon: Les statistiques démontrent qu'il y a presque toujours les mêmes chances de faire une capture.

Le meilleur secteur

     Le niveau de l'eau et la date sont des facteurs déterminants dans le choix d'un secteur de pêche. Un secteur est le regroupement d'un ensemble de deux types de fosses consécutives : les fosses de rétention et les fosses de transition. Le saumon est presque toujours présent dans la fosse de rétention, plus rarement dans l'autre. Le niveau de l'eau influence beaucoup le saumon dans le choix des fosses. Certaines, bonnes en eau haute, sont vides par eau basse et vice versa. En début de saison, les saumons se retrouveront dans les secteurs à l'aval de la rivière et, plus tard en saison, ils seront présents plutôt en amont.

L'apprentissage

     Il est toujours préférable et plus sécuritaire d'être en compagnie d'un autre pêcheur, idéalement un compagnon ou une compagne avec lequel vous vous entendez bien et en qui vous avez confiance.
 
     Pour le saumon, il est obligatoire de pêcher à la mouche : la meilleure façon d'apprendre restera toujours d'accompagner un guide, un pêcheur d'expérience, qui vous dirigera vers les endroits qu'il connait bien et qui se fera un plaisir de vous aider à maîtriser les techniques de ce merveilleux sport.
 
     Par ailleurs, on peut toujours «apprendre sur le tas" : il s'agit d'observer les gestes des autres pêcheurs, en essayant de les imiter. Vous ferez probablement quelques accrocs à la tradition et à la technique, mais, bon, c'est la vie! Pour faire mieux, on peut également s'inscrire à une école de pêche à la mouche ou, à tout le moins, suivre un cours de lancer, souvent offert en début de saison dans plusieurs boutiques d'équipement de pêche à la mouche, dans les associations de pêcheurs à la mouche et dans certaines zecs-saumon.

Nous y voilà!

     Suite à un lever matinal et un bon déjeuner, vous êtes maintenant au bord de la rivière, près de la fosse recommandée par les préposés du bureau de la zec et c'est à votre tour d'entrer dans la rotation à l'amont de la fosse. Essayez de savoir quelles mouches utilisent les autres pêcheurs en avant de vous dans la rotation et présentez-en une de couleur et de grosseur différentes, on ne sait jamais!
 
     Déroulez environ 4,5 m (15 pieds) de soie et lancez votre mouche à environ 45° de l'axe du courant. Tenez le bout de la canne près de l'eau et pointez la mouche en dérive. Une fois la parade terminée, la soie est directement à votre aval. Relancez à nouveau en allongeant de 15 cm (6 pouces). Continuez d'allonger à chaque lancer jusqu'à ce que vous ayez atteint la distance voulue. Maintenant, débutez la rotation : ceci implique qu'à chaque lancer, il faut dévaler d'un pas. Lorsque vous avez descendu toute la fosse, entrez toute la soie dans le moulinet et remontez à la tête de la fosse pour entreprendre, lorsque votre tour sera venu, une autre descente de la fosse avec une nouvelle mouche.
 
     La parade ou vitesse de la mouche ni trop vite, ni trop lente - est cruciale pour le succès de la pêche. À la fin de la dérive, il est recommandé d'entamer une récupération saccadée avant d'arracher la soie de l'eau et avant une nouvelle présentation. Il arrive que cette technique soit l'élément déclencheur d'une attaque par le saumon.

L'attaque du saumon

     Souvent, le saumon a décrit un cercle complet tout en prenant la mouche. Quand il la voit qui parade devant lui, il s'élève, la suit en tournant, s'en approche, la gobe et retourne à sa position d'origine. Que fait le pêcheur dans tout cela? Il y a deux écoles de pensée : on peut ferrer «au bouillon», ou ferrer «avec retenue».
 
     Plusieurs de mes amis, guides d'expérience, m'ont souvent dit: «Enlève-lui la mouche si tu es capable !». D'après eux, si un saumon veut saisir une mouche, il agit plus rapidement que tout pêcheur. Pour la méthode du bouillon, il faut ferrer dès le contact avec le saumon et, parfois, avant de sentir ce contact. En fait, il faut opérer aussitôt que la surface de l'eau est perturbée par la levée d'un saumon vers la mouche.
 
     Plusieurs pêcheurs chevronnés préfèrent cependant «retenir» le ferrage jusqu'au moment où ils sentent un ferme contact et que le saumon s'éloigne avec la mouche dans le coin de la gueule. Ils lèvent alors la canne d'un coup sec, pour mettre une bonne tension sur la soie et faire pénétrer l'hameçon dans la chair du poisson.

Le combat

     Une fois la mouche bien ancrée, le saumon, n'ayant pas encore réalisé ce qui lui arrive, retourne à sa position originale. Le pêcheur met alors de la pression sur sa canne bien arquée. Pour se défaire de l'objet pris dans sa gueule, le saumon fera une longue course et un saut majestueux, afin de se laisser tomber sur la corde le liant au pêcheur. Quand le saumon bondit, le pêcheur doit alors baisser la canne horizontalement pour empêcher le poisson de tomber sur une ligne tendue, ce qui pourrait casser la pointe de l'avançon ou tout simplement le décrocher.
 
     Le pêcheur remet la pression en soulevant la canne à environ 45° et mouline comme le saumon s'approche de nouveau.
 
     La pression exercée sur le poisson par le pêcheur est à son minimum lorsque la poignée de la canne est à la verticale. Lorsque la poignée de la canne est à 45° de la surface de l'eau, la pression exercée sur le poisson est plus grande. Quand la canne est pointée vers le saumon, la pression exercée sur le poisson est à son maximum, selon l'ajustement du frein du moulinet.
 
     Au début du combat, le saumon est encore fringant; gardez la canne haute, verticalement, en maintenant une pression de faible à moyenne. C'est vers la fin du combat que la pression sur le poisson sera à son maximum. Vous moulinerez alors avec votre main la plus habile.
 
     Toujours dans l'eau à la hauteur des genoux, question de garder la plus courte distance entre les combattants, il faut décider de quelle façon s'opérera la maîtrise du saumon.

Maîtrise du saumon

     À la puise: il s'agit de l'instrument de maîtrise le plus courant. Votre partenaire devra se placer dans l'eau à mi-jambe et placer la jante de la puise contre le fond, sans bouger. Le puiseur attend que le pêcheur dirige le saumon tête première dans l'ouverture béante avant de relever la puise.
 
     À la main: cette technique est beaucoup plus sportive, mais plus difficile. La maîtrise d'un castillon (grilse) se fait en plaçant la main sur les opercules (couvre-branchies) et en serrant brusquement. Le poisson ne peut s'échapper; cependant, cette technique compromet la remise à l'eau. La maîtrise d'un grand saumon se fait en plaçant une main, gantée de préférence, entre la queue et la nageoire adipeuse. La main porteuse de la canne doit être haute et le bout de la canne dirige le poisson à portée de la main pour compléter la maîtrise. C'est la façon idéale pour gracier un saumon.
 
     En l'échouant (beaching) : lorsque le poisson a terminé sa course effrénée, le pêcheur grimpe sur la berge tout en tenant fermement soie et canne, jusqu'à ce que le saumon échoue sur les cailloux, à au moins 2 mètres de l'eau. Si vous désirez gracier ce saumon, il faudra éviter de le traîner sur de longues distances, afin d'éviter les blessures inutiles.
 
     Au queutard : cette technique était surtout celle du pêcheur solitaire. Son queutard armé était souvent porté autour du cou. De nos jours, cet instrument est peu utilisé, car il inflige au saumon des blessures sévères à l'avant-queue.
 
Gradation ou remise à l'eau
 
Suite au nombre décroissant de saumons remontant nos rivières, il est impératif de penser à leur conservation. La graciation est le geste noble que vous accomplissez en donnant au saumon la «grâce de la vie». Les scientifiques soutiennent qu'une graciation bien faite, dans une eau froide, sous les 18°C, assure la survie des saumons dans une proportion de 96% . Suite à ce geste sportif, ils pourront à nouveau se reproduire, contribuant ainsi à la pérennité de l'espèce.
 
Pour faciliter la gradation, il est suggéré d'écraser l'ardillon de l'hameçon, ce qui diminue le risque de blessure et ne semble pas être la cause de perte de saumons. Une fois l'hameçon dégagé, tenez le poisson sous l'eau à l'horizontale, une main sous l'abdomen et l'autre autour de la queue. Placez le saumon face au courant et lâchez-le lorsqu'il commence à se débattre.
 
Bien sûr, vous en garderez quelques-uns pour le garde-manger, car le saumon est un poisson excellent pour la santé ... surtout s'il faut aller le chercher là où il se trouve!

L’Équipement

     La canne : Une canne typique pour la pêche du saumon mesure 2,75 m (9 pieds) pour une soie # 8, faite à partir d'un brin de graphite. Une canne à saumon doit avoir une extension à l'arrière du porte-moulinet appelé talon de bataille (fighting butt).
 
     Si vous pêchez à gué, dans l'eau parfois à mi-cuisse, la canne sera préférablement d'une longueur de 3 m (9 pieds, 6 pouces). Par contre, si vous prenez place dans un canot, elle pourrait être plus courte, puisque vous êtes au niveau de l'eau: une de 2,60 m CS pieds, 6 pouces) fera l'affaire.
 
     Dans une petite rivière à l'abri du vent, choisissez une canne pour soie # 7. Par contre, une canne pour soie # 9 sera parfaite pour la pêche dans une rivière large, balayée par de forts vents.
 
     Le moulinet : Un moulinet doit posséder un excellent mécanisme de freinage pour mettre de la pression sur le saumon. La tension sur le frein devra être réglable facilement. Il faudra, en tout temps, maintenir une tension suffisante pour prévenir le dévidage involontaire de la soie. Le moulinet aura la capacité d'emmagasiner au moins 100 verges de ligne de réserve de
20 ou de 30 livres de résistance, en plus de la soie. Lubrifiez légèrement l'axe central de la bobine, qui doit s'ôter et se remettre rapidement en position verrouillée. Évitez les chocs sur le moulinet et surtout, ne le déposez jamais sur le sable!
 
     Le poids de la soie : La soie possède un poids et une forme qui permettent de déposer, sans effort, une mouche de 6 à 19 m (20 à 60 pieds) du pêcheur. De longueurs variables, elles sont calibrées selon le poids des 9 premiers mètres (30 pieds) à partir de la pointe. La densité d'une soie peut varier de flottante, à complètement calante. Les soies flottantes sont de couleurs pâles alors que les calantes sont foncées.
 
     La longueur de la canne et le poids de la soie varient selon le type de pêche pratiquée. Pour déterminer celles qui vous conviennent, il faut repérer sur le brin de la canne, tout près de la poignée de liège, l'inscription du manufacturier indiquant la longueur de la canne (9 ft) et la soie à utiliser (# 8 line).
 
     Pour la pêche du saumon, la soie la plus efficace est la flottante et à l'occasion, une soie à bout calant peut être utile. Si vous utilisez une soie flottante et que vous devez présenter votre mouche plus profondément dans l'eau, utilisez un avançon tressé calant à plongée lente, rapide ou très rapide, auquel vous attachez une pointe de monobrin d'une résistance de 10, 12 ou 15 livres.
 
     Formes de la soie : Pour la pêche du saumon avec une soie de grosseur 7, 8 ou 9, il est préférable que celles-ci soient de type à fuseau décalé vers l'avant (Weight forward ou W.F). On peut également utiliser une soie à double fuseau (Double taper ou D'T), mais les lancers sont moins puissants qu'avec une soie à fuseau décalé vers l'avant.
 
     L'avançon : Le lien entre la soie et la mouche est le bas de ligne ou avançon (leader). Près de la soie, il y a le gros bout et, près de la mouche, il y a la pointe de l'avançon avec laquelle on fait le nœud d'attache à l'artificielle. En 2001, la tendance est au bas de ligne relié à la soie par un système dit «loupe à loupe». Cette méthode étant répandue, certains manufacturiers offrent des soies avec une loupe intégrée. Si la soie que vous achetez n'en possède pas, glissez-en une amovible, retenue au moyen d'un manchon et d'une goutte de colle (Crazy glue). On peut également en fabriquer avec un monobrin de 20 livres noué au bout de la soie.
 
     Ayez toujours dans votre veste des bobines de monobrin de diverses résistances pour assembler ou réparer un bas de ligne, les deux pieds dans l'eau! Vous aurez besoin de bobines de 20, 15, 12, 10 et 8 livres de résistance.
 
     Il existe deux types de bas de ligne : 1) L'avançon fait à la main avec du monobrin de résistance, diminuant du talon de l'avançon vers la pointe. Il peut être composé de trois sections de 95 cm (3 pieds), dont une de 15 livres, une de 12 livres et une pointe de 10 livres. Dans de bonnes conditions de pêche, un bas de ligne de 2,9 m (9 pieds) sera le plus utilisé par les saumoniers. Quand l'eau est basse, il est préférable d'allonger la pointe de 66 cm (2 pieds); par eau haute, le bas de ligne pourrait être que de 2,3 m (7 pieds).
 
     2) L'avançon fuselé sans noeud, proposé tel quel par plusieurs manufacturiers économise le temps de fabrication
Pince et couteau
 
     Un couteau affuté et des pinces, préférablement hémostatique, sont obligatoires, car, si on remet le saumon à l'eau, elles permettent de récupérer la mouche et d'écraser l'ardillon, sans blessure pour le poisson.
 
      Bâton de traversée: Pour éviter de perdre pied en pêchant à gué. Pratique pour sonder l'état et la profondeur du fond. On l'accroche à un anneau de la veste par une corde de 1 mètre.
 
     Puise: Une grande puise munie d'un long manche est nécessaire. Rappelez-vous que c'est le pêcheur qui amène le saumon à la puise, jamais le contraire!

Vêtements

     Les bottes : Les bottes se présentent en quatre types de matériaux: en caoutchouc sur toile; en nylon très léger (flyweight); en néoprène; et en matériaux qui respirent (breathable).
     • Bottes pantalons avec pied/bottine (boot foot waders);
     • Bottes pantalons avec pied/néoprène (stocking foot waders);
     • Cuissardes avec pied/bottine (boot foot hip boots);
     • Cuissardes avec pied/néoprène (stocking foot hip boots).

    Avec le type de bottes ou cuissardes avec pied/bottine, tout est compris lors de l'achat. Avec le type de bottes ou cuissardes avec pied néoprène, on doit aussi se procurer les bottillons. La semelle extérieure de toutes bottes ou bottillons doit être munie de feutre résistant pour améliorer l'adhésion au fond rocheux des berges et des rivières. Il est aussi possible d'y incorporer des crampons pour réduire les occasions de glisser. Il est fortement conseillé de choisir les meilleurs bottes que votre budget vous permet d'acheter.

    Le meilleur choix, à mon avis, est la botte pantalon qui respire avec pied néoprène et une paire de bottillons à semelle feutrée.
 
     Un conseil: utilisez une ceinture à la taille, elle supporte le dos et prévient l'entrée d'eau lors d'une chute.
 
     Habit de pluie : Habituellement un habit de pluie comprend un pantalon et un veston. Par contre, avec des bottes pantalons vous aurez seulement besoin du veston. Comme pour les bottes, plusieurs matériaux sont utilisés dans la conception des vestons de pluie qui viennent en trois types :
Ceux que l'on plie et remise dans la veste de pêche; en tissu qui respire (Gore-Tex); en tissu ciré.
Les vestons doivent être étanches, surtout aux poignets. Ils doivent bien s'ajuster à la taille et au cou, se fermer rapidement avec fermeture éclair et boutons poussoirs et, en plus, être munis d'un capuchon bien conçu. Des compartiments imperméables sont très utiles à l'intérieur comme à l'extérieur pour remiser, entre autres, les boîtes à mouches.
 
     Veste de pêche à la mouche : Les manufacturiers conçoivent des modèles de vestes très bien adaptés aux besoins des pêcheurs à gué qui doivent avoir sous la main tous les accessoires: compartiments «songés», coupe ergonomique, tissus aux couleurs adaptées, etc. Certains modèles se gonflent même instantanément en touchant l'eau et servent de veste de flottaison.
 
     Assurez-vous de choisir un vêtement ample, qui, lorsque le temps rafraîchit, s'endosse confortablement par dessus un gilet ou un coupe-vent. Par temps sec, la veste se porte au-dessus des vêtements, mais lorsque la pluie arrive, il faut la mettre sous l'imperméable. Un détail, peut-être, mais j'ai souvent vu des moucheurs portant leur veste par-dessus l'imperméable, et, croyez-moi, c'est un non-sens!
 
     La veste plastron (chest pack), très populaire, est retenue par des sangles aux épaules et est haute à la ceinture. Elle offre un compartiment dans le dos et à la poitrine. Une boucle à la base de la veste permet de supporter la canne lorsque vous êtes dans l'eau et que vos mains doivent être libres.
 
     Si vous pêchez toujours d'une embarcation, nul besoin de ce type de veste : vous déposez simplement vos effets dans un contenant sur le plancher.
 
Chemises et chandails en pelures d'oignon
 
     Avec plusieurs couches de vêtements légers, on en ajoute ou en enlève au besoin. Lors de chaudes journées ensoleillées, résistez à la tentation du déshabillage intégral! Portez plutôt une chemise légère à manches longues qui protègent également du soleil et des moustiques.
 
Un chapeau pour garder les idées claires
 
     Il faut garder le cerveau au chaud par temps froid, mais au frais par temps chaud. Un couvre-chef vissé solidement sur le crâne protégera également vos yeux du soleil; le cordon sous le menton peut s'avérer utile par grands vents. Si vous êtes plutôt un amateur de casquettes, prenez-en une à longue palette foncée pour absorber les reflets.
 
Sous-vêtements: confortables et molletonnés
 
     Fait à partir de molleton (Fleece), plus ou moins léger, un bon sous-vêtement est d'un grand confort. Le tissu Polartec est très utilisé comme matériau isolant dans la conception de ces vêtements.
 
De bons accessoires: pour la prunelle de vos yeux
 
     Les lunettes de soleil polarisées protègent des rayons UV améliorent votre vision à travers l'eau. Elle serve parfois de boucliers contre les lancers erratiques, mais aussi contre le vent et la poussière. Il est possible d'obtenir d'excellentes lunettes de soleil polarisées avec prescription chez un optométriste.
 
Pour un monde meilleur
 
     Depuis le 1er juillet 2000, la limite de taille pour la capture du doré est de 30 cm (12 pouces), à la fourche de la queue. Il est interdit d'avoir en sa possession un doré de moins de 30 cm (12 pouces). Trais raisons justifient cette politique:
     a) Selon une enquête menée par Hydro-Québec en 1994, 78 des pêcheurs étaient d'accord avec des mesures fermes pour protéger le doré;
     b) Elle permet aux petits dorés de se reproduire au moins une fois;
     c) Le marnage annuel (différences de niveaux des eaux) et un milieu naturel modifié et déséquilibré favorisent l'évacuation des matières nutritives, occasionnant ainsi un taux élevé de mortalité chez les dorés de 0 à 1 an.
 
     Enfin, pour améliorer les chances de développement de la ressource, une nouvelle règle en vigueur depuis l'automne 2000 interdit la pêche à toutes les espèces sur le Baskatong, du 16 octobre au 20 décembre, et du 1er avril au 19 mai (2002).
 
     Le pêcheur de doré n'a rien, en théorie, contre de la remise à l'eau : il apprécie autant que quiconque, sinon plus, les paysages féériques constituant le milieu naturel où il pratique son loisir préféré. Mais comme tous les amateurs, il aime encore bien davantage quand le poisson mord à l'appât. Et comme il veut aussi léguer cette pêche de qualité à ses enfants et petits-enfants, il est respectueux des règlements adoptés pour assurer la survie de l'espèce ...

Les Mouches

     Pourquoi le saumon attaque-t-il la mouche? Personne ne le sait. Cependant, depuis qu'on à découvert que le saumon ne s'alimente pas lors de sa montaison en eau douce, des recherches de tous genres ont été accomplies. Gary Anderson, un auteur montréalais, professeur à l'Université McGill, a présenté dans son livre «Atlantic Salmon Facts and Fantasy- six hypothèses sur la motivation d'un saumon à se saisir d'une mouche : 1- Habitude de se nourrir ; 2- Agression ; 3- Irritation ; 4- Provocation 5- Curiosité ; 6- Amusement.
 
     À vous d'utiliser une des faiblesses du saumon pour le mettre sur votre ligne!
 
Les mouches au coeur de la pêche
 
     Les mouches sèches flottent sur l'eau alors que toutes les autres sont immergées, c'est pourquoi on les qualifie de noyées. Il y a plusieurs types de ces dernières : • noyées à ailes de poils (les plus populaires) • noyées à ailes de plumes • streamers • nymphes tube • Spey • Dee • Waddington.
 
     Voici, par ordre d'importance, les différents facteurs intervenant dans le choix d'une noyée: La dimension: lorsque l'eau est agitée, une grosse mouche (#2) a plus de chance d'être repérée qu'une petite mouche (# 8). Lors de l'étiage (eau basse), une petite mouche est préférable à une grosse.
 
     La couleur: en eau trouble, une mouche aux couleurs contrastantes a de bonnes chances d'être repérée. En eau claire, toutes les couleurs sont bonnes, quoiqu'en disent les traditionalistes!
            .
     Le modèle : les mouches les plus utilisées sont forcément les plus performantes, car elles sont à l'eau plus souvent. Vous trouverez à votre boutique préférée un assortiment complet de modèles populaires. Nos monteurs québécois ont également créé plusieurs mouches aussi efficaces que les mouches populaires. Voici six mouches québécoises ainsi que leur parure. Faites vous-même l'essai du montage.
 
Boîte à mouches
 
     Disposez les mouches dans les boîtes en ordre de parure et de grosseur et faites-les sécher dans la boîte ouverte.
 
     Une boîte à casiers individuels est requise pour les mouches sèches qu'il ne faut pas entasser au risque de les écraser. Pour les noyées, une multitude de modèles en aluminium ou en plastique vous proposent un rangement avec des bandes de mousse ou des languettes flexibles pour les tenir en place.

Parures de mouches

Torpille

Claude Bernard

Hameçon: Simple, #2 / 6 / 8 double 6 à 10.
Fil de montage: Uni noir 8/0.
Ferret (tag) : Tinsel ovale argent fin.
Queue: Barbes rouges d'une plume du corps d'un faisan doré.
Couronne (butt) : Frange noire d'autruche.
Corps: Soie floche gris pâle.
Côtes: Tinsel ovale argent fin.
Aile: Poils noirs de la queue d'un écureuil.
Coiffe: Plume de la crête d'un faisan doré.
Hackle : De poule, grizzly pâle.
Tête: Noire.

Wouf Wouf

Léon Larocque

Hameçon: Simple Partridge Bartleet, #2/0 à 8 - double 6 à 10.
Fil de montage: Uni noir 8/0.
Ferret (tag) : Tinsel ovale or fin.
Corps: Soie floche noire.
Côtes: Tinsel ovale or fin.
Aile: 3 brins Flashabou vert # 6909 et une pincée de poils noirs d'écureuil.
Hackle : De poule, vert brillant.
Tête: Noire.

Marquise

Claude Bédard

Hameçon: Simple, #2 à 8 double 6 à 10.
Fil de montage: Uni noir 8/0.
Ferret (tag) : Tinsel ovale or fin.
Bout: Uni-Yarn ou laine rouge vin.
Queue: Barbes d'une plume de la queue d'un faisan à collier mâle.
Corps: Soie floche noire.
Côtes: Tinsel ovale or fin.
Jabot: Barbes noires d'un hackle de poule.
Aile: Ours noir et pincée de barbes de flanc de mallard teint bronze ou du flanc de bec-scie couronné.
Joues: Coq de Sonnorat (optionnel).
Tête: Noire.

Jaco Blanche

Jacques Juneau

Hameçon: Simple, #6 à 8 double 6 à 8.
Fil de montage: Uni noir 8/0.
Ferret (tag) : Tinsel plat argent étroit.
Queue: Crête de faisan doré.
Corps: Tinsel plat argent moyen.
Côtes: Tinsel ovale argent fin.
Aile: Pincée mêlée de poils frisés noirs et blancs de la queue d'un veau.
Hackle : De poule, beige.
Tête: Noire.

Gagné

Marc LeBlanc

Hameçon: Simple, #2 à 8, double 6 à 8.
Fil de montage: Uni rouge 8/0.
Corps: Mylar plat argenté.
Côtes: Tinsel ovale argent fin.
Aile: Pincées successives de poils de queue d'écureuil teint jaune, rouge et gris.
Joues: Coq de Sonnorat (optionnel).
Tête: Laque rouge.

Poqonie

Claude Bédard

Hameçon: Simple, #4 à 8, double 6 à 10.
Fil de montage: Uni noir 8/0 et blanc 8/0.
Ferret (tag) : Tinsel plat argent fin - 5 tours.
Queue: Crystal Flash, chartreuse # 19.
Corps: Uni-Stretch, chartreuse.
Côtes: Tinsel ovale argent fin.
Aile: Orignal noir fin ou ours noir.
Hackle : De poule, jaune citron.
Tête: Noire.

Référence

» Texte et photos: Claude H. Bernard (2001).
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