Un Hiver Éprouvant

Un Hiver Éprouvant
     Une fois de plus, nous nous retrouvons au cœur de l'hiver! J'espère que tu as pleinement profité de tes activités de chasse et de pêche. La saison froide amène des changements profonds dans les habitudes de vie des animaux en général, ce qui comprend tes poissons et tes gibiers préférés.

    En effet, tout comme nous avons dû nous adapter à la froide température, aux journées trop courtes et aux précipitations de neige, les animaux ont eux aussi adopté des comportements qui les aident à surmonter l'épreuve que représente l'hiver au Québec et, surtout, à en sortir vivants!

     Je vais donc te présenter comment certaines espèces de poissons et quelques anime que tu peux rencontrer en forêt s'adaptent aux dures conditions imposées par l’hiver québécois. Pour ne pas tourner le fer di la plaie, j'ai choisi de ne pas traiter de certaines espèces d'oiseaux qui ont choisi, eux, de passer l'hiver dans le Sud. Bande chanceux!

L’Orignal

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     Il semble bien que ce géant de nos forêts a été conçu pour affronter les rigueurs du climat hivernal. Ses longues pattes lui permettent de déambuler aisément dans la neige épaisse. En certains endroits, comme dans les Chic-Chocs en Gaspésie, la couche de neige devient si abondante que l'on ne voit que la tête et le dos de l'orignal lorsqu'il circule dans les sentiers qu'il s'est tracé dans la neige épaisse.

     Au cours de la saison froide, le régime alimentaire de l'orignal se compose d'aiguilles de conifères et de bourgeons d'arbres comme le saule, le cerisier, l'érable, le bouleau, le noisetier et les aulnes. Exceptionnellement, il se nourrira de l'écorce des arbres, quoiqu'il préfère la manger au printemps alors qu'elle regorge de sève sucrée. Pour survivre, l'orignal doit consommer entre 15 et 30 kilos de nourriture chaque jour. Ces animaux ont une certaine tendance à se regrouper dans des ravages pour passer l'hiver, mais le groupe atteint rarement plus de huit individus.

LES POISSONS

     Imagine un instant ce qui peut se passer sous l'eau une fois que la glace et la neige recouvrent la surface... Tout devient noir! La température de l'eau de surface se situe un peu au-dessus du point de congélation. Tes poissons préférés, ceux que tu péchais dans rapides, au fond des baies peu profondes ou dans les herbiers, délaissé ces endroits rendus inhospitaliers en raison de la température de l'eau et de la rareté de la nourriture.

     Ils rejoignent plutôt les bas-fonds de la rivière ou du lac, là où l'eau est plus chaude, donc plus clémente pour eux. Le manque de lumière ne les dérange nullement, car ils détectent leurs proies au moyen de leur ligne latérale, organe placé le long de leur corps, de chaque côté. Celle-ci reçoit les vibrâtions, transmises par d'éventuelles proies, que l'eau transporte admirablement bien.

     La perchaude, le doré, le brochet et la truite comptent parmi les espèces que les règlements de la pêche sportive permettent pêcher l'hiver, dans certains secteurs et plans d'eau bien définis. Le succès obtenu par les adeptes de la pêche blanche démontrent bien que certains poissons sportifs s'adaptent bien à l'hiver bien à l’hiver québécois.

Le Chevreuil

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     Cet animal élégant et nerveux qui se déplace furtivement au cours de l'été et de l'automne devient très facile à apercevoir au fur et à mesure que la couche de neige s'épaissit. Tu l'as probablement déjà entendu dire, mais je te le répète quand même : la stature du chevreuil ne lui permet pas de bien se débrouiller dans les grandes quantités de neige que l'hiver déverse parfois sur nos contrées. Sous ce rapport, il n'y a aucune comparaison possible avec l'orignal. Mais malgré cela, le cerf de Virginie a plus d'un tour dans son sac, démontrant ainsi qu'il dispose d'une extraordinaire capacité d'adaptation lui permettant de faire face à des hivers rigoureux.

     Dès que la neige commence à recouvrir le sol, les chevreuils rejoignent leur ravage d'hiver, lieu où ils trouveront à la fois la nourriture et le couvert nécessaires. Dans certaines régions, on observe des migrations de cerfs au cours desquelles ils marcheront des dizaines de kilomètres afin de gagner un ravage offrant des conditions idéales. Contrairement à l'orignal, les chevreuils se regroupent pour atteindre parfois de grands nombres; des biologistes ont déjà estimé à 5000 le nombre d'individus présents dans certains ravages québécois. En montagne, le ravage se situe au sud ou à l'ouest, afin de profiter au maximum de l'ensoleillement. On dit qu'un bon ravage contient une cédrière, ou encore un secteur fortement peuplé d'autres conifères. Les arbres de cette famille offrent à la fois le couvert et la nourriture dont le cerf a besoin.

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    Toutefois, je connais un petit ravage comptant une dizaine de chevreuils, situé dans l'escarpement d'une rivière orientée est-ouest et où il n'y a presque pas de conifères. Et d'année en année, ils réussissent à passer à travers la saison froide sans trop de dommage, témoignant de leur grande capacité d'adaptation. Un dernier mot : évite de déranger les cerfs dans leur ravage d'hiver, observe-les de loin. Un chevreuil apeuré par un être humain, ou par un chien, risque de s'épuiser et, éventuellement, de mourir. Rappelle-toi que si la nourriture et le couvert sont importants, la tranquillité l'est tout autant.

LA GÉLINOTTE

     Cet oiseau, bruyant lorsqu'il prend soudainement son envol, se tire très bien d'affaire au cours de l'hiver. Tout d'abord, les «doigts» de la gélinotte sont dotés de franges cornées, ce qui contribue à augmenter la surface portante de chacune de ses pattes et facilite ainsi ses déplacements sur la neige. De plus, un duvet épais recouvre les pattes et le corps de notre «perdrix» afin de la protéger des froids intenses. Mais si le froid devient insoutenable, la perdrix s'enfoncera dans la neige où elle trouvera une température avoisinant le point de congélation.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Août 1998).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.

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