Une Chasse remplie d'action

Une Chasse remplie d'action
     C’est immanquable. Chaque fois que le mois d'octobre se pointe le bout du nez, de beaux souvenirs de chasse aux canards reviennent à la surface.

     Après la frénésie de l'ouverture, qui survient toujours quelque part en septembre, la chasse aux canards retrouve un contexte un peu plus «normal» au cours du mois d'octobre. Le «trafic» de chasseurs baisse considérablement; de plus, le vent soufflant régulièrement et le froid devenant de plus en plus persistant créent des conditions très favorables pour cette chasse remplie d'action. C'est alors le temps de ramasser ton fusil, d'enfiler tes bottes et des vêtements chauds et d'aller chasser ces migrateurs à l'œil averti et au vol rapide. Je ne voudrais manquer une telle occasion pour rien au monde. L'air est bon, vos joues rougissent sous l'action du vent et du froid, bref, ce mois-ci j'ai le goût de te convier à la chasse aux canards. Embarques-tu? Mais avant de traiter de la chasse proprement dite, je vais te décrire de façon très générale le gibier auquel tu auras affaire.

LES CANARDS DE SURFACE

     Les chasseurs les appellent aussi canards des marais. Les canards de ce groupe se nourrissent principalement de plantes aquatiques. En se déplaçant ici et là sur un lac ou une rivière, ils picorent la végétation à leur portée. Ils n'hésiteront pas non plus à s'immerger complètement la moitié du corps afin d'atteindre les meilleures parties d'une plante aquatique. Ils ont alors le «derrière en l'air», placé à la verticale; certains modèles d'appelants imitent cette position.

     Le canard de surface peut se déplacer sur la terre ferme. Qu'il soit sur l'eau ou sur une surface dure, il prend son envol en s'élevant brusquement à la verticale. La plupart des canards de surface ne craignent pas la présence de l'homme quand vient le temps de la nidification. L'été dernier, au cours d'une randonnée à bicyclette le long du canal Rideau à Ottawa, j'ai remarqué de nombreuses familles de canards nageant paisiblement sur les eaux calmes de cette rivière en becquetant les algues à occasion. Voici quelques exemples de canards de surface : le canard noir, la sarcelle, le malard, le canard huppé.

Chasse au champ

Une Chasse remplie d'action
     La chasse au champ est passive. Il est pratiquement impossible de surprendre un canard, et encore moins un groupe de canards, en déambulant dans un champ, et ce même si tu t'entoures de mille précautions. L'idéal, c'est de repérer un endroit fréquenté régulièrement par les canards, généralement situé près d'une nappe d'eau et d'un secteur où il y a abondance de nourriture. Aménage une cache fixe à proximité, en utilisant le plus possible des matériaux récupérés sur les lieux ou dans les environs, afin de ne pas éveiller la méfiance des canards.

     Dispose quelques appelants non loin de cette cache et... sois patient! Tu maximiseras tes chances de succès en chassant tôt le matin et en fin de journée. Enfin, avant de t'installer dans un champ, obtiens l'accord du propriétaire pour y chasser et y construire une cache.

LES CANARDS PLONGEURS

     Comme leur nom l'indique, ces canards plongent sous l'eau afin de cueillir leur nourriture. Ils accordent une nette préférence aux poissons même si, à l'occasion, ils se nourrissent de plantes. Contrairement aux canards de surface, ils ont de la difficulté à se déplacer sur le sol parce que leurs pattes sont placées à l'arrière du corps. En revanche, cette caractéristique en fait d'excellents nageurs. Pour prendre leur envol, les canards plongeurs courent littéralement sur l'eau en battant vigoureusement des ailes.
Une Chasse remplie d'action
     De façon générale, les canards plongeurs préfèrent la quiétude des grands lacs du Nord pour nicher. Mais si tu fréquentes le Bas-Saint-Laurent ou la Gaspésie durant l'été, tu pourras observer des bandes de canards plongeurs dans le fleuve, entre Rimouski et Matane.

     Parmi les espèces de canards plongeurs les plus connues, mentionnons les morillons, les garrots, les becs-scie et les macreuses.

CHASSE DANS LES MARAIS

     Productive surtout à l'ouverture et quelques semaines après, la chasse dans les marais réserve des émotions fortes. Tu peux pratiquer le cul-levé, qui consiste à te déplacer lentement dans les marais jusqu'à ce que des canards s'envolent avec fracas. Tu dois alors faire vite et les tirer au vol avant qu'ils ne s'éloignent trop. C'est tout indiqué pour celui qui aime l'action.

Une Chasse remplie d'action
     Ça prend toutefois de bons réflexes, de même qu'un tir précis que seule la pratique du tir au pigeon d'argile te permettra d'acquérir et une bonne forme physique pour te déplacer avec aisance dans la boue. Évidemment, des bottes-pantalon et des vêtements dont la couleur et les motifs se marient à l'environnement complètent ton équipement.

     Si je trouve un espace dégagé au cœur des marais, j'aime bien y disposer quelques appelants vers la fin de l'après-midi. Après avoir passé une journée à faire la tournée des plans d'eau du secteur, les canards gagnent les marais en fin de journée. Ils y trouveront nourriture et gîte pour la nuit.

CHASSE DANS UNE CACHE FLOTTANTE

    Cette technique de chasse nécessite l'usage d'une embarcation. Il existe plusieurs types de caches flottantes, mais la plus simple consiste à camoufler l'embarcation en y dessinant des motifs avec une peinture mate et en la recouvrant de branches ou d'un filet approprié.

     La chasse à partir d'une cache flottante s'avère la meilleure manière de chasser les canards plongeurs. Pour ce faire, tu dois compter plus d'une trentaine d'appelants que tu disposes en bandes, face au vent. Certains chasseurs emploient plus d'une centaine de ces canards artificiels, car à leur avis, la vue d'un groupe de canards aussi imposant rassure les canards sauvages, lesquels bien souvent se poseront sans hésitation.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Octobre 1997).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.
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