la andré-a

la andré-a
Création et montage Jean-Guy Côté.
Hameçon: Tiemco n° 200R avec l'oeil droit, ou Mustad Premium 80050BR.
Fil de montage: UNI 6/0 ciré rouge.
Queue: Fibres (noir et orange) d’une plume de la pèlerine d’un faisan doré.
Corps: Laine Orlon, de couleur orange brûlée, deux brins.
Côtes: Hackle de cou de coq «grizzly» en enroulement régulier autour du corps.
Aile: Poils de chèvre capra teints jaune canari, ou poils de queue de chevreuil.
Coiffe: Quatre ou cinq fibres (autour de «l'oeil») d’une plume de queue de paon.
Collerette: Plume de cou de coq «grizzly» montée par la pointe et doublée.
Tête: Fil UNI rouge, vernir la tête.

LA « ANDRÉ-A. » SERAIT-ELLE LA RÉPONSE À NOS QUESTIONS ?

     Il y a environ une trentaine de jours, un de mes bons compagnons de pêche et moi partions pour une sortie amicale sur la rivière Nicolet, à Notre-Dame-de-Ham. Cependant, sans que je ne m’en rende trop compte, cette aventure avait débuté pour moi une semaine auparavant, à Sainte-Mélanie.
 
     En effet, environ une semaine plutôt, je m’étais rendu à Ste-Mélanie pour y rencontrer une personne que j'estime beaucoup afin de discuter avec lui de choses et d’autres concernant notre association de pêche à la mouche de Trois-Rivières. À ce moment-là, Jean-Guy Côté me fit connaître un streamer, la « AndréA ». À première vue, cette imitation me paraissait bien singulière et, malgré que Jean-Guy me la présenta comme une mouche sans égale, je demeurai quand même très sceptique. Vous savez : je rencontre chaque année des dizaines de pêcheurs à la mouche qui me parlent de mouches révolutionnaires et, pourtant, la plupart de ces mouches s'avèrent peu productives Mais, en passionné que je suis, je pris le patron de la « AndréA » et, après mon retour à la maison, je m'en montai 3 dans le but de les essayer durant ma prochaine sortie de pêche. C'est à Notre-Dame-de-Ham que j'ai fait l'essai de cette mouche pour la première fois.
 
     Rendu au poste d'accueil, je pris des informations concernant les résultats de pêche de la dernière semaine. Le tout était peu encourageant. Dans le secteur convoité, soit celui réservé à la pêche à la mouche, aucune truite n'avait été prise depuis plus de 10 jours; mais, malgré cela, mon enthousiasme demeurait bien présent.
 
     Rendu sur le bord de la rivière avec mon compagnon, Paul-Armand Girard, pêcheur de haut calibre de la région de Thetford Mines (un pêcheur qui a mouillé sa ligne dans la plupart des Zec de Charlevoix et dans bien des rivières américaines et de la Côte-Nord), j’ai commencé par aller explorer l'ensemble des fosses de la rivière Nicolet. Il n'y avait aucune manifestation de la présence de truites, et mon enthousiasme commençait à diminuer. La température était très élevée à l'extérieur et celle de l'eau était à 71°F. Mon compagnon et moi commencions à douter du résultat de la pêche durant cette journée.
 
     Comme un peu tout le monde dans ce genre de situation, je commençai à pêcher avec mes mouches préférées. Je pris deux truites au commencement de la journée; mais, après la capture de ces deux truitelles, plus rien. Il était maintenant 10 heures du matin et ça faisait plus de trois heures que nous étions en pleine action, à la recherche de la truite si convoitée. A midi, nous avons fait une pause pour le dîner. Durant le repas, je remis à Paul-Armand une copie de l'article que Jean-Guy Côté m'avait remis concernant la «AndréA». Suite à la lecture attentive de l'article, moi et Paulo décidons d’attacher à notre bas de ligne cette fameuse mouche et environ dix minutes plus tard, le temps de nous rendre à la rivière — que Dieu me pardonne ! — l'enfer se déclencha dans la rivière. En moins d'une heure, nous avons capturé plus de 10 truites brunes mesurant de 12 à 16 pouces de long , ainsi qu’un nombre de truites mouchetées au-delà de mes espérances.
 
     Paul-Armand décida d'enlever la mouche de son bas de ligne et de pêcher avec une «Woolly Bugger». De 14h à 16h, j’ai remis 12 poissons à l'eau et mon compagnon n’a pris que 3 truitelles avec sa «Woolly Bugger» durant la même période de pêche.
 
     À 17h, alors que je n’avais encore gardé aucune de mes captures, je mentionnai à Paul-Armand que je pêcherais encore pendant une heure, juste le temps de prendre quelques truites pour mon souper. J'aurais dû savoir que ça ne me prendrait pas plus que 10 minutes pour prendre les truites de mon souper avec une «AndréA» !. J'ai ramené à la maison une truite mouchetée mesurant 14 pouces de long et deux brunes, dont l’une mesurait 15 pouces de long.
 
     Paul-Armand me demanda une autre «AndréA», me disant qu'il voulait en avoir une intacte comme modèle pour s'en fabriquer à la maison.
 
     Paul-Armand reconnu en cette mouche un modèle de haut de gamme, comparable aux meilleures mouches à truites connues des pêcheurs sportifs. Je dois dire que je suis d’accord avec lui. À ma grande surprise, mon compagnon en a monté plus de 20 en trois grosseurs différentes (nº 4, nº 6 et nº 8) sur des hameçons TMC 200 R.
 
     Je dois vous avouer que j'ai fait pareil et qu’à la suite de cette aventure la «AndréA» m'a toujours accompagnée. Je suis retourné pêcher la truite une autre fois et cette mouche m'a permis de récolter ma limite dans la ZEC Batiscan-Nelson. J'ai décidé de l'expérimenter pour une autre espèce de poisson. En utilisant une «AndréA» montée sur un hameçon TMC 200R no 4, j'ai pris plus de 8 achigans avec cette mouche dans les plans d’eau du Domaine Chatillon.
 
     Je terminerai en ne disant que ces quelques mots : «AndréA», merci de ton efficacité, merci des beaux poissons que tu m'as permis de prendre, merci d'être un patron sans artifice, mais un patron qui déchaîne les enfers dans le plus beau des paradis sur terre, c'est-à-dire dans les rivières et les lacs du Québec... Je me souviendrai de toi longtemps...
 
     Mario Lafrenière