Les Artificielles Streamers & Bucktails

​LES ARTIFICIELLES STREAMERS & BUCKTAILS

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     Les streamers et bucktails sont surtout utilisés pour la pêche à l’achigan à petite bouche. L’évolution de ce style a eu son coup d’envoi grâce à Mary Orvis (il y a 125 ans) qui présenta dans son volume de mouches des illustrations de bass flies qui étaient volumineuses et plus colorées que les créations précédentes et qui étaient, comme les mouches à saumon, montées avec des plumes exotiques. Ces montages apportaient un air victorien à des mouches montées en Amérique mais avec tout l’apparat de la vieille Angleterre.

     Les streamers et bucktails ont commencé alors à devenir populaire et à être utilisé pour la pêche en lac dans les états de la Nouvelle Angleterre. Les pêcheurs de ces contrées présentèrent ces streamers et bucktails à l’achigan qui répondit goulûment aux invitations en attaquant farouchement ces artificielles.


     En 1930, Jonh Alden Knight créa une imitation particulièrement réussie de poisson fourrage aux couleurs attractives. La « Mickey Finn » fit rapidement ses preuves et l’achigan à petite bouche en fit un bucktail de première importance.

     En 1941, Don Gapen commence à développer ce qui deviendra la fameuse « Muddler Minnow » de laquelle sont dérivées une multitude d’artificielles et cela n’est pas terminé puisqu’on continue encore aujourd’hui à développer à partir de ce modèle de multiples adaptations locales.

     L’arrivée des « Wooly Worm » et des « Wooly Bugger » (années 1970) montés avec de la plume de marabout a permis aux pêcheurs d’avoir d’autres armes de séduction pour attraper les achigans convoités.

     C’est vraiment dans ces années que se développa toutes les imitations possibles de la nourriture de l’achigan : des poissons fourrages, papillons de nuit, écrevisses, sangsues, salamandres, souris et insectes. De plus, Dave Whitlock et ses contemporains apprivoisèrent les matériaux modernes et synthétiques dans le montage des artificielles. Et depuis, l’élan ne s’est pas encore arrêté.

Whitlock’s Eelworm Streamer






« Whitlock’s Eelworm Streamer »

-Raspberry
-Purple
-Yellow

Montage de l’auteur

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 l’achigan à petite bouche au Québec

     Depuis plus de 40 ans, je pêche l’achigan à petite bouche au Québec où on n’avait pas encore développé de techniques spécifiques pour pêcher l’achigan à la mouche. En utilisant les artificielles existantes en les adaptant aux rivières du Québec pour les rendre productives et donc plus séduisantes pour l’achigan.

     Moi et mes compagnons de pêche avons stimulé la popularité de cette pêche et nous avons fait évoluer la confection d’artificielles à l’achigan, en reproduisant les mouches existantes et en étudiant plus attentivement la nourriture de ce poisson.

     Ce qui donna des artificielles de nymphes de stoneflies, des mouches attractives comme la « Juneau Casual Dress » et des montages d’éphémères adultes (Fuscum, Brown Drake, Bicolor).

     Je créé des bucktails et streamers plus attractifs suivant les tendances des grands monteurs Américains de l’époque.
 
     Des créations Québécoise; comme La « Mickey Finn à tête rouge », la « Juneau Smelt », la « Juneau Spécial », La « Bostonnais » avec John Allen, la « Bécancour », la « Muddler Mauricienne », la « Juneau Casual Dress », la « Jouno », la toute dernière qui est devenu indispensable, la « T’i Jacques ».


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     J’utilisais au début la « Mickey Finn » (à la fin 70) avec une tête noire. Je change pour du fil rouge et cela fait toute la différence. Mais lors d’une sortie sur la rivière Ausable, je rencontre Francis Betters qui me fait connaitre ses artificielles aux têtes de fils rouge fluorescent.
             
     Je demande à l’ami Jean-Guy Côté de faire teindre son fil en rouge fluorescent et le montage de mes artificielles deviennent encore plus productives.
 
      Je découvre les montages de Keith Fulsher que sont les « Thunder Creek » ses imitations de poissons fourrages. Je crée en 1979, la « Bécancour » dans les teintes orange qui plait à l’achigan.

Thunder Creek

Thunder Creek
Dans la série des Muddler, je crée la « Muddler Mauricienne ».

La Muddler Mauricienne début des années ..80, montage de l’auteur.

La « Muddler Mauricienne » début des années ..80, montage de l’auteur.


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créé pour le doré à l’achigan
créé pour le doré à l’achigan

     Le doré en lac et rivière adore les artificielles orange et je présente le streamer créé pour le doré à l’achigan et aussitôt cette mouche trouve preneur.                                                                                                                                        

     L’ami John dit ; on va l’appelé « La Juneau Spécial » & La « Bostonnais ».

La Juneau Spécial

La Juneau Spécial

Montage de l’auteur, Vers 1982.

La Bostonnais

La Bostonnais

Création de John Allen et l’auteur, Montage de l’auteur

     Deux de mes créations de bucktails très colorés qui plaisent aux salmonidés et séduisent aussi l’achigan à petite bouche.

Plus récemment la création de la « Jouno »

la Jouno
la Jouno

     L’arrivée en force dans les années 70, des « Woolly Bugger » ces montages fortement commercialisés, me semblait sans intérêt. Dans les années 90, Jojo m’accompagne au chalet de l’ami Claude Matte à la Doré, village pittoresque de mon lieu d’origine le Lac St-Jean. Claude me montre sa création qui fait succomber le doré du lac devant le chalet. Septique mais quand même dans le but de plaire à mon hôte, j’attache sa création la « Ti’ Claude ». Depuis cette artificielle à laquelle j’ai ajouté de l’Axxel brun dans les fibres de marabout noires de la queue est la terreur sur les lacs à salmonidés et sur les rivières d’achigan à petite bouche. La « T’i Jacques » une Wooly Bugger noire avec un corps en Diamonds braid black.

     Une collerette d’hackle de poule noire enroulé sur le corps dans le style Britannique.

Woolly Bugger

     La « Juneau Casual Dress » et la « Ti’ Jacques » si j’avais juste deux mouches à emporter et surtout que je voyage léger avec l’âge, c’est celle-là.

     Quand l’achigan devient sélectif, voilà un autre défi qui m’a plu et j’en ai connu des émotions éternelles. 

     C’est d’abord en présence des gros stoneflies, les Golden Stonefly, les perles de rivières. (Phasganophora capitata)

     Que je créé mes premières imitations de cette insectes aquatique.

     En 1988, je rencontre Carl Richards à un congrès et son style de montage m’impressionne et vogue la galère pour les imitations de Perles. « The Brown Stonefly » un montage assez réaliste mais aussi très productif par les mouvements produits par l’utilisation de matériaux mous. 


Golden Stonefly (Phasganophora capitata) de la rivière Bécancour.

     Lors des éclosions de juin, ces gros insectes sortent de dessous les cailloux et émigrent vers les gros rochers sortant de l’eau. Ils grimpent sur ces roches pour éclore hors de l’eau. Lors de ces migrations ils sont vulnérables et l’achigan la chasse activement. Le pêcheur en déloge aussi dans les rapides lorsqu’il s'y déplace.

The Brown Stonefly

« The Brown Stonefly » de l’auteur.

Montage de l’auteur.


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     Les nymphes d’éphémères sont très abondantes dans la Bécancour et lors des éclosions ou des crues, elles servent de nourriture à l’achigan.

Les nymphes d’éphémères

     Lors des éclosions d’éphémère l’achigan devient sélectif, aussi mon expérience de la pêche de la truite brune me motive à produire l’imitation propre à satisfaire ce poisson sportif.

    D’autant plus que mes rencontres régulières avec Walt Dette m’ont permis de connaitre ses secrets et raffiné le montage de mes sèches.

Walt Dette

     Walt Dette et son ami intime Harry Darbee étaient les héritiers de ces superbes montages de sèche des Catskills.

Harry Darbee

     Harry Darbee fut le premier à élever des coqs de race pour les hackles de grandes qualités utilise pour faire bien flotter ses sèches.
Son ami Dette en à bénéficier et ses montages sont d’une rare élégance.


     Ma première création est la « Bicolor » (Isonychia bicolor) pour séduire l’achigan en fin d’aout au moment où se produit ces éclosions. C’est aussi en cette période que l’achigan commence sa migration vers le réservoir ou le fleuve. Alors se concentre les achigans à la queue des fosses où les nymphes nagent vers les roches émergées pour éclore hors de la surface de l’eau.

La Bicolor

LA BICOLOR
Montage de l’auteur.

La Brown Drake

 Montage de l’auteur.

     La « Brown Drake » (Ephemera simulans) un enfouisseur du milieu de l’été affiche de gros éphémères sur la Bécancour et l’achigan profite de cette manne. Ma création sait plaire à notre poisson très spéculaire lorsqu’il se nourrit de cet éphémère.

​LA BROWN DRAKE

    Lors des éclosions de fin-juin, le « March Brown » (Stenomema vicarium) qui éclos dans les eaux rapides est le favori des gros géniteurs rassemblés en bordure des frayères. Ils se nourrissent avidement avant d’entreprendre leur migration dans la rivière.

La March Brown

LA MARCH BROWN

Montage de l’auteur.

     Le summum des émotions est sur les éclosions de très petits éphémères car l’imitation est délicate et le bas de ligne fragile.

La « Adams n° 16 »

« Pensez Achigan » 

Pensez Achigan

     ...est la réflexion que je Vous laisse et découvrez toutes ces émotions que procure la séduction de ce si combatif.

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