La L.T. Muddler

LA L.T. MUDDLER
Hameçon: Tiemco, Laval, N° 8 et 10.
Fil de montage: Noir pré-ciré 6/0.
Queue : Fibres de plume de malard bronze.
Corps: Dubbing composé d'antron (1/3), mélangé avec de la laine brune (1/3) et de la fourrure de couleur grise.
Côtes: Brin double de fil noir.
Ailes: Fibres de plume de malard bronze.
Collerette: Poils de chevreuil.
Tête: Poils de chevreuil «tournés» et taillés.

Étapes de montage

Attachez la queue; la longueur dépasse la courbure de l'hameçon d'environ 1 /3 de la longueur de la hampe.

Attachez un double brin de fil de montage d'une longueur de 4 po (10 cm) à la base de la queue et laissez ce double brin de fil dépasser vers l'arrière.

Faites d'abord une boucle avec le fil de montage, en retenant celui-ci à environ 5 po (12,5 cm) en dessous de l'hameçon, là où débute la queue. Écartez ensuite les deux fils de la boucle et insérez les brins qui composent le dubbing en les répartissant de façon égale sur la longueur de la boucle. Enroulez le dubbing sur l'hameçon jusqu'aux 3/4 de la longueur de la hampe.

Attachez une dizaine de fibres de plume de malard bronze sur le dessus de la hampe, la longueur de ces fibres ne dépassant pas la moitié de la longueur de la queue.

Enroulez le double brin de fil en spirales autour du corps, jusqu'à l'avant, et en respectant des espaces réguliers (4 à 5 tours sont suffisants). Notez que le dernier tour passe par-dessus l'aile pour la retenir plus solidement près de la hampe. Par la suite, avec votre poinçon, piquez et ébouriffez les fibres du dubbing sur le corps.

Pour débuter la formation de la tête, maintenez une pincée de poils de chevreuil sur le dessus de la hampe et parallèlement à celle-ci, de façon à ce que les pointes des poils (dirigées vers l'arrière) ne dépassent guère la pointe de l'hameçon. Enroulez 2 tours lâches de fil autour des poils et de la hampe, puis augmentez progressivement la tension sur le fil tout en relâchant les poils pour les laisser «tourner «autour de la hampe. Faites un nœud demi-clé et répétez cette opération de « tournage » de poils jusqu'à ce que la hampe soit densément garnie jusqu'à l'œillet.

À l'aide de ciseaux pointus, donnez à la tête la forme désirée, en prenant garde de laisser quelques poils de chevreuil non coupés (autour de la hampe) en arrière de celle-ci, afin de former la collerette.

Il est important d'appliquer plusieurs couches de vernis ou de laque sur la tête, et de l'aplatir à l'aide de pinces une fois le tout séché. Cette forme donne une allure différente provoquant davantage «l'attaque», toujours selon les dires de Louis Tanguay.

note

Louis Tanguay, de Trois-Rivières, est un artisan « monteur de mouches » dont la réputation dépasse nos frontières. Co-fondateur de la Société mauricienne des pêcheurs à la mouche inc., il est très apprécié de la communauté des pêcheurs sportifs pour ses connaissances du monde halieutique et son habileté à les transmettre. Qu'il suffise de vous rappeler les articles qu'il a signés dans cette revue et la mouche LT. Caddis qu'il a inventée, artificielle que l'on retrouve dans la boîte de plusieurs «moucheux».

Depuis cinq ans, Louis expérimente une autre création, facile à fabriquer et qui a fait ses preuves au Québec, aux États-Unis et au Labrador. Sachant que le menu de beaucoup de nos poissons d'eau douce se compose surtout d'insectes n'ayant pas atteint le stade adulte, il n'est pas facile pour un pêcheur de faire un choix parmi le grand nombre d'artificielles représentant les Éphéméroptères, les Odonates, les Plécoptères et les Trichoptères. La LT Muddler représente le compromis tant recherché; elle imitera plusieurs de ces insectes si vous modifiez la grosseur de l'hameçon.

Louis se sert de cette mouche pour leurrer l'achigan et la truite ; elle a d'ailleurs été responsable de la capture de plusieurs belles mouchetées l'été dernier. Il n'hésite pas à utiliser la LT Muddler (lestée ou non) en lac et en rivière. Il emploie une soie flottante ou à bout calant, selon les circonstances.

En rivière, il précise l'importance de la dérive naturelle de l'artificielle. « Une bonne vitesse, me disait-il, est celle qui a l'allure d'un homme au pas. En lac, ajoutait-il, lancez votre mouche et laissez-la s'enfoncer; puis, en exerçant de petites secousses brusques à la pointe du scion, faites-la remonter près de la surface, et laissez-la redescendre.»

Références
» Texte & Photo: Gilles Aubert (Mars 1988).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.