Le Saumon Atlantique « Matapedia » par Gilles Aubert

     Il ne m'est vraiment pas facile de choisir un seul lieu parmi toutes les rivières que j'ai visitées. Toutefois, puisqu'il faut bien faire un choix dans le cadre de cet article, j'opte pour la majestueuse Matapédia qui coule dans la vallée du même nom, tout à côté de la route qu'on emprunte pour faire le tour de la Gaspésie.

     La Matapédia (du mot algonquin Matapediac qui signifie eaux musicales) coule sur une distance de 48 km entre le lac Au Saumon (nord-est de Causapscal) et la baie des Chaleurs (dans la localité de Matapédia). Cet affluent tributaire de la Restigouche comporte plus de 100 fosses bien identifiées dont les trois quarts sont accessibles au grand public. On peut pêcher à pied dans plusieurs fosses, tandis que pour d'autres il faut y aller en embarcation. La pression de pêche est relativement faible, et ce même dans le secteur non contingenté accessible pour la pêche quotidienne.

     La Matapédia est l'une des rares Rivières québécoises où la montaison de géniteurs n'a pas chuté dramatiquement au cours des dernières années; leur nombre se maintient autour de 4000 annuellement, et des saumons de 9,14 et même 18 kg sont récoltés chaque année. Durant la saison dernière, on a pris plus de 1000 saumons dans le secteur public (près de 600 dans la zone non contingentée), et ce sans compter les spécimens graciés. Cette année, pendant les deux dernières semaines de septembre, les grands saumons devront être remis à l'eau vivants et on ne pourra garder que les madeleineaux.

Les techniques

Le Saumon Atlantique, Matapedia
     Si vous en êtes à vos premières armes et n'accompagnez pas un saumonier connaisseur, je vous recommande de retenir les services d'un guide expérimenté de la région. Si vous recherchez davantage l'exclusivité tout en multipliant vos chances de récolter des saumons (certes à un coût supérieur), le secteur Glen Emma répondra sûrement à vos attentes, mais il faudra obtenir une réservation longtemps à l'avance.

     Selon la hauteur de l'eau, le début de saison (entre le 10 et le 25 juin) est la période de l'année que je privilégie, les saumons à la livrée argentée étant alors très gros et très combatifs. En juillet et en août, la pêche devient certes un peu plus difficile. Cependant, contrairement à d'autres rivières en période de canicule, vous êtes presque assuré de quand même retrouver des saumons dans les fosses «classiques», et ce tant dans les secteurs non contingentés que dans ceux à accès limité.

     En début de saison, l'eau est habituellement haute et froide, souvent brouillée et quelquefois bouillonnante, et il est donc préférable d'utiliser une mouche noyée. N'hésitez pas à attacher à votre bas de ligne une artificielle à hameçon simple de grosseur 1/0 et même 2/0, ou n° 2 pour celles à hameçon double. La Black Dose avec quelques fibres fluorescentes dans les ailes, l'Inconnue et la Mickey Finn sont mes modèles préférés. Pour obtenir davantage de succès en juin, servez-vous d'une soie calante ou à bout calant, ou encore un bas de ligne qui s'enfonce rapidement sous l'eau.

     Lorsque le niveau de l'eau baisse et que sa température augmente, servez-vous de mouches noyées plus petites. Vous pouvez alors utiliser aussi des mouches sèches, la série des Oiseaux étant la plus productive. D'ailleurs, l'Oiseau dont les trois quarts avant du corps sont faits de poils de chevreuil non teints et dont l'autre partie est fabriquée avec des poils teints en vert est très efficace. Attachez aussi à votre bas de ligne la Perlex aussi appelée Trottinette.

Si vous y allez...

     La région immédiate de la rivière Matapédia offre de bons services de restauration et d'hébergement à des prix abordables. On y trouve aussi des terrains de camping avec services. Pour de l'information générale, composez le 1 888 730-6174 (sans frais). Pour plus de renseignements, écrivez à La Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia, 53 B, Saint-Jacques Sud, C.P. 308, Causapscal, Québec GOJ1J0; télécopieur : (418) 756-6067.

Références

» Texte & Photos: Gilles Aubert (2000).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche (Annuel Pêche).

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