Entre Moucheurs il faut se Parler...

     Depuis déjà quelques années, plusieurs saumoniers qui fréquentent les rivières de la Gaspésie ont eu l'occasion de voir à l'oeuvre une Stonefly sèche, d'une efficacité tout à fait remarquable. Fruit d'une expérience commune de plusieurs années, issue de la Saranac, en passant par les Catskills, pour aboutir en Gaspésie, cette mouche a soulevé très vite la controverse. Il ne fallait donc pas s'étonner qu'à la suite d'un manque de communication évident, par personne interposée, elle soit devenue pour certains la Perlex de Saumur et pour d'autres la Trottinette de Bousquet. Face à cette situation, nous nous devions de mettre les choses au clair. C'est ce que nous avons convenu de faire à la suite du Salon provincial de la pêche à la mouche de la F.Q.P.M.-ATOS.

     Il ne fait aucun doute que l'exercice auquel nous nous sommes livrés le 17 mars 1996, celui de nous rencontrer afin de faire la lumière sur cette mouche à deux noms, aurait dû se tenir avant la parution du dernier cru de Denys Poirier sur les sèches à saumons. Ce manque de communication a bien failli gâcher plusieurs années d'une belle complicité. Puisqu'il est trop tard pour y changer quoi que soit, les noms étant déjà bien établis, dites-vous bien que ces deux mouches sont nées de la même éclosion. Parler de création dans ce cas-ci serait donner bien peu de crédit à des monteurs professionnels comme Wulff, Coffey, Strathdee qui ont tous collaboré à l'élaboration d'une véritable stone de surface. Ce qu'il faut retenir cependant, c'est qu'enfin cette patineuse est devenue une véritable sèche d'une efficacité tout à fait remarquable, qu'elle porte le nom de Perlex ou de Trottinette.

     Au cours des dernières années, nos mouches n'ont cessé d'évoluer. Elles sont en effet le fruit de plus de cinq (5) années de patiente recherche tant à la table de montage qu'en rivière. Si elles ont fait leur place aujourd'hui, de la Côte-Nord à la Gaspésie, il n'en demeure pas moins que ce sera toujours Salar qui aura le dernier mot.

Les auteurs : deux pêcheurs, deux passionnés d’un seul et même sport : la pêche à la mouche.
     Quelle leçon tirer de cette histoire? Disons d'abord qu'une grande part de responsabilité nous revient pour avoir omis de nous parler avant que la situation ne dégénère. Il faut cependant souligner le rôle de certains spécialistes biens connus qui, par manque de rigueur et d'objectivité, n'ont fait qu'envenimer les choses. Nous voudrions enfin formuler le souhait que nos fédérations (F.Q.S.A. et F.Q.P.M.) en reviennent à leur rôle essentiel quit doit être celui de promouvoir un sport merveilleux, et d'assurer la pérennité de la ressource. Nous pensons également qu'il serait grand temps qu'elles s'en tiennent à ce rôle. Il leur faut donc être vigilantes et exercer un certain contrôle sur le contenu des articles qu'elles diffusent.

     Somme toute, nous devons cesser d'entretenir de vaines querelles, parce que la recherche des honneurs ou du profit ne peuvent que nuire à l'épanouissement d'un sport qui, pour plusieurs, est une véritable philosophie de vie.

référence

» Par Claude Bousquet et Pierre Saumur.
» Photo de Claude Bernard.
» Atos, Mai 1996.

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