Les Trucs du Métier

     Presque tous les amateurs de chasse ou de pêche possèdent leurs petits trucs bien à eux. Chaque truc poursuit un but bien précis, que ce soit pour faciliter la récolte du gibier ou du poisson favori, pour pratiquer une technique avec plus de facilité, pour se déplacer plus aisément dans l'eau, pour éviter d'être littéralement mangé par les moustiques, et quoi encore. On peut s'entendre sur une chose : chaque truc a au moins le mérite d'attirer l'attention. La plupart du temps, quand un chasseur ou un pêcheur présente son truc à des amis, cela débouche presque toujours sur une discussion animée au cours de laquelle abondent les récits de gros poissons échappés (de toute façon, c'est toujours ceux-là qu'on perd...) ou du gros «buck» au panache de 10 pointes qu'on a manqué... (parce que le chevreuil a bougé au moment du tir???).

     Eh bien, je suis persuadé que tu as maintenant deviné le sujet que j'aborderai ce mois-ci. Voici donc quelques trucs que j'ai glanés au cours des dernières années, au fil de mes lectures et de mes rencontres avec des amateurs sérieux. Je parie que certains de ces trucs sauront même plaire aux plus vieux!

     Attraper des lièvres au collet est une activité passionnante qui permet d'étirer le plaisir de la chasse durant une bonne partie de l'hiver. Ceux qui pratiquent cette activité depuis de nombreuses années ont développé des moyens pour capturer des lièvres presque à coup sûr. Tout d'abord, ils prennent soin de fabriquer un barrage de branches de chaque côté du sentier fréquenté régulièrement par le lièvre. Cela le force à demeurer dans son sentier.

     Puis, le collet est installé dans l'espace laissé libre, directement dans le sentier. Les habitués du col-letage du lièvre fixent dans la neige ou dans le sol deux petites branches sèches disposées en X sous le collet. De cette façon, les chances sont encore meilleures que la tête du lièvre pénètre bien dans l'ouverture créée par le collet.

POUR RESTER AU SEC

Si tu pêches à pied en rivière, tu as sûrement remarqué que le fa de certaines d'entre elles était aussi glissant qu'une patinoire. Dans ces conditions, tu dois alors constamment faire des efforts pour ne pas te mouiller... l'arrière-train. Un vieux truc consiste à couvrir le dessous de tes bottes avec des semelles de feutre ou de tapis (de grâce, pas celui du salon...). Avant de coller les semelles, aplanis le plus possible le dessous de tes bottes pour favoriser une meilleure adhérence des semelles de feutre ou des morceaux de tapis.

     La pêche de la truite au printemps, en rivière ou en ruisseau, se pratique à l'eau haute la plupart du temps. Plus tard durant l'été, des pluies abondantes provoquent parfois le même effet : elles augmentent le débit des cours d'eau. Devant de telles conditions, bien des pêcheurs abdiquent; ils attendent tout simplement que le débit des eaux revienne à la «normale».

    Dommage, car ils se privent d'une occasion en or de pêcher les truites. En effet, lorsque l'eau est haute les truites s'approchent du bord de la rivière ou du ruisseau. Elles recherchent alors un endroit où la onfiguration de la berge ralentit le courant violent. Les petites baies, même minuscules, doivent être absolument explorées, que ce soit à la mouche, à la cuillère ou au ver de terre. Bien souvent, de belles truites y ont trouvé refuge.

TIR À LA CARABINE

     La carabine à air comprimé, aussi appelée carabine à plombs, offre un moyen à la fois économique et très efficace pour maintenir ou améliorer ton habileté au tir. Il existe plusieurs modèles de ce type de carabine. Ton budget (ou celui de tes parents) demeure ton meilleur guide.

     Pour pratiquer, choisis un endroit désigné pour le tir. À défaut, évite absolument de tirer près des habitations ou des endroits fréquentés par des amateurs de plein air. Assure-toi toujours que l'arrière-plan de ta cible retienne les projectiles qui auraient... manqué la cible. Une butte de sable ou de terre est l'idéal. Quant à la cible, je te recommande vivement d'utiliser une demi-feuille de polystyrène (sfyrofoam) bleu. La forte densité de ce matériau permet de retenir les plombs efficacement.

DES COMBINAISONS GAGNANTES

     Autrefois, quand les poissons se montraient capricieux, les vieux pêcheurs à la mouche noyée piquaient tout simplement un bon vieux ver de terre à l'hameçon de leur mouche. L'action combinée du ver et de la mouche provoquait bien souvent le poisson convoité. Aujourd'hui toutefois, cette pratique me semble très peu répandue.

     Les pêcheurs misent surtout sur les matériaux avec lesquels les mouches noyées sont fabriquées : plus ils sont souples, plus ils créent une illusion de vie, donc les chances sont meilleures de leurrer le poisson. Mais n'oublie jamais d'imprimer de l'action à ta mouche en agitant ta canne de temps à autre. Ce mouvement de la mouche simule un insecte en difficulté; pour un prédateur, cela représente une occasion qu'il laisse rarement passer.

     Dans une chronique de l'an dernier, j'ai écrit que le pêcheur pratiquant la remise à l'eau des poissons, appelée aussi graciation, devait idéalement utiliser une mouche. L'été dernier, j'ai vécu une expérience qui m'amène à nuancer cet avis. Mon compagnon utilisait une cuillère à laquelle un hameçon à trois pointes était attaché. Il se rendit vite compte que de cette manière, il ne pouvait gracier ses captures tellement elles étaient blessées.

    Comme les truites grises collaboraient bien, mon compagnon tenta une expérience : il coupa deux des pointes de l'hameçon et coupa l'ardillon de la troisième pour faciliter leur libération. Malgré cette «opération chirurgicale», l'hameçon a très bien fait son travail et très peu de poissons ont réussi à se dégager d'eux-mêmes. Toutefois, mon compagnon n'avait qu'à tourner l'hameçon pour libérer la truite. Je t'invite donc à faire de même si tu veux gracier tes prises tout en utilisant ton équipement préféré.

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Avril 1998).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.