Une grande capacité d'adaptation

Une grande capacité d'adaptation
     Le printemps dernier, pour la première fois de l'histoire, les autorités gouvernementales ont autorisé la chasse de la grande oie des neiges, que l'on connaît aussi sous le nom d'oie blanche. Grâce à des mesures de protection et à des aménagements efficaces, la population de la grande oie des neiges est passée de quelques milliers au début du siècle à près de 800000 actuellement.

     Cet accroissement de la population a eu des conséquences significatives sur l'environnement. Lorsque des dizaines de milliers d'oies se posent quelque part sur les berges du Saint-Laurent, elles ont tôt fait de consommer toute la nourriture qui s'y trouve. Comme elles ont absolument besoin de faire escale au Québec pour refaire leurs forces en mangeant, elles ont découvert au fil des années que les champs où l'on pratique la culture offraient de la nourriture en quantité ... au grand désespoir des agriculteurs!

     La chasse printanière représente donc une mesure tout à fait indiquée afin de ralentir l'accroissement de la population d'oies blanches. D'ailleurs, les biologistes ont appelé cette chasse printanière «récolte de conservation», confirmant par là que la chasse représente un outil de gestion.

    À la fin d'avril dernier, au cours d'un voyage de pêche dans la vallée de la Matapédia, j'ai eu l'occasion d'observer des oies blanches jusque dans les champs cultivés aux environs du lac Matapédia. Des amis m'ont signalé que des troupeaux d'oies blanches fréquentent certaines terres en culture donnant sur la baie des Chaleurs.

     Dire qu'au début du siècle, la grande oie des neiges ne fréquentait que les battures du Cap Tourmente, à quelques kilomètres en aval de Québec! Elle y trouvait là la nourriture dont elle avait besoin. Mais l'augmentation phénoménale de sa population l'a forcée à s'adapter afin de survivre. Cette capacité de s'adapter à une situation changeante afin d'assurer sa survie est une autre leçon que la nature nous enseigne régulièrement et que l'on a trop souvent tendance à oublier.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Août 1999).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.

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