La Douzaine de Mouches Préférées de Salmo Salar

     Pourquoi le saumon attaque-il la mouche artificielle? Voilà la question que doit se poser le pêcheur pour arrêter son choix de mouches. Les auteurs nous parlent des différents facteurs qui incitent Salmo salar à prendre la mouche et nous suggèrent une sélection de base.

     Comme ces alchimistes du Moyen Âge qui recherchaient la « pierre philosophale » capable de transformer une matière vulgaire en or, les saumoniers tentent de découvrir, depuis maintenant des siècles, LE moyen infaillible de prendre du saumon de l'Atlantique à volonté. Ils ne l'ont pas encore découvert et cette recherche risque de durer encore des siècles. Heureusement!

     Oui, heureusement! Car, si ce moyen assuré de faire mordre le saumon existait et était largement répandu, il y a belle lurette que le roi des poissons d'eau douce aurait disparu de nos rivières. Et il y a longtemps que la pêche du saumon à la mouche aurait perdu son charme indéfinissable.

     Consolez-vous donc: vous n'êtes pas les premiers à vous demander ce qui peut bien inciter le saumon de l'Atlantique à gober une mouche artificielle. Et vous ne serez pas les derniers à vous poser cette question séculaire...

POURQUOI ?

     « Pourquoi Salmo salar attaque-t-il une mouche artificielle, un agencement de poils et de plumes ressemblant si peu aux insectes naturels? »

     Voilà la question qu'un saumonier se pose d'abord. D'ailleurs, c'est celle qu'il DOIT se poser, s'il veut agir d'une manière qui aura du sens lorsqu'il s'adonnera à sa passion.

     Toutes sortes de réponses à cette interrogation ont déjà été données jusqu'à maintenant. En admettant, au départ, que le saumon de l'Atlantique ne se nourrit pas durant sa montaison vers les frayères d'une rivière d'eau douce, des auteurs ont émis l'hypothèse que Salmo salar attaquait la mouche artificielle par jeu, par colère, par réminiscence.

     Par jeu? Est-ce que Salmo salar a envie de jouer, à votre avis, lorsqu'il subit des transformations physiologiques importantes au moment de son passage de l'eau salée à l'eau douce, lorsqu'il a besoin de toutes ses énergies pour affronter les périlleux obstacles dressés sur sa route vers les frayères, lorsqu'il est préoccupé par une seule idée: assurer la pérennité de son espèce?

     Par colère? Car, disent certains auteurs, Salmo salar serait choqué d'apercevoir un objet aussi insolite que ces mouches artificielles présentées par les saumoniers et il voudrait les écarter de sa frayère (jugeant qu'il s'agit de "compétiteurs", de « saletés », etc.). À ce compte-là, le saumon serait coléreux bien souvent dans certaines rivières où les eaux en crue charrient des objets bien plus importants et bien plus insolites que des mouches artificielles! Il s'attaquerait aussi continuellement aux poissons des autres espèces qui lui font compétition dans la même rivière.

     Par réminiscence? S'il faut en croire certains auteurs, Salmo salar attaquerait la mouche artificielle présentée par un saumonier parce qu'il aurait gardé en mémoire le goût des insectes qu'il gobait dans cette rivière, durant sa plus tendre enfance. Il oublierait, l'espace d'un instant, qu'il est un géniteur adulte revenant frayer dans la rivière natale et, par un phénomène de « flash back », il retrouverait l'appétit pour des insectes ou ce qui leur ressemble.
Admettons que cette dernière explication, plus que les deux premières, attire des adhérents parce qu'elle paraît plus plausible. Nous disons bien: « paraît » plus plausible. Mais, malheureusement cette hypothèse n'a aucune base scientifique. Et nous la rejetons, tout comme les deux premières.

Mais, pourquoi alors?

     Oui, mais... le saumon attaque bel et bien les mouches artificielles présentées par les saumoniers! Pourquoi? Nous disons que ce n'est pas par réflexe conditionné qu'il le fait.

     Il a été prouvé scientifiquement que le saumon a une mémoire à long terme de l'odeur uniquement (à long terme, il garde uniquement et continuellement en mémoire le « nuage d'odeurs » caractéristique de sa rivière natale). C'est la mémoire de l'odeur qui le ramène vers sa rivière et toute son activité est dictée par ce phénomène d'olfaction, toute son attention est pour ainsi dire captée par le « nuage d'odeurs ». Mais, devant la mouche, il sent un besoin de réagir...
Bon. Mais, qu'est-ce qui peut bien provoquer chez Salmo salar ce « besoin de réagir »?

     Au départ, admettons avec les scientifiques que le système hormonal du saumon est modifié lors de son retour pour frayer dans la rivière natale. Les hormones (des "messagers chimiques" qui s'en vont dans le sang) stimulent certains processus de croissance et influencent également le comportement. Lorsque le système hormonal fonctionne à la hausse (à l'approche du moment de la reproduction), l'état d'excitabilité du poisson serait aussi à la hausse.

     Que faire devant un poisson ayant atteint un si haut niveau d'excitabilité? Lui présenter un faisceau de stimuli susceptible de provoquer une réaction: il s'agira d'une certaine présentation de la mouche, d'un certain mouvement de l'artificielle, de la distance entre la mouche et le saumon, de la couleur de la mouche, de la taille et de la forme de cette dernière. C'est tout cela ensemble qui provoquera l'attaque du saumon.

     C'est tout un livre qu'il nous faudrait écrire sur le sujet, vous en êtes bien conscient! Mais, aujourd'hui, nous vous parlerons de la MOUCHE, qui est caractérisée par sa couleur, sa grosseur et sa forme.

     Pour que la mouche devienne comme un « signal » incitant le saumon irritable à l'attaque, il est impératif qu'il la voit. Mais, comment le saumon voit-il? Quelles sont les couleurs qu'il capte le mieux? Comment voit-il dans une eau plus ou moins translucide? Autant de questions importantes.

Vision de salar

     Les saumoniers savent que Salmo salar peut distinguer les mouvements dans et sur l'eau, ce qui a également été prouvé par les scientifiques. Le saumon y est même très sensible: vos déplacements dans la fosse, votre mouche sèche qui frappe l'eau trop violemment l'effraieront.

     Par ailleurs, les scientifiques nous apprennent que le saumon discerne les couleurs du spectre de la lumière visible. Vous savez que la lumière blanche diffusée à travers un prisme engendre un spectre, soit une image résultant de sa décomposition et donnant sept couleurs (dans l'ordre: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge). Le violet est la couleur possédant la plus courte longueur d'onde (la moins remarquable visuellement), tandis que le rouge est celle qui émet la plus longue.

     L'oeil des poissons est plus souple que celui des mammifères que nous sommes: puisque la lumière pénétrant dans l'eau est plus restreinte que celle diffusée dans l'air, cette qualité leur est essentielle.

     Les yeux des poissons renferment des "cônes" et des "bâtonnets". Les cônes sont des récepteurs de couleurs et ils agissent durant le jour, lorsque la lumière ambiante est suffisante. Dès qu'il n'y a presque plus de lumière dans l'eau, ce sont les bâtonnets de l'oeil du saumon qui prennent la relève et lui donnent la possibilité de voir durant la nuit; toutefois, ces bâtonnets ne lui permettent pas de discerner les couleurs, mais uniquement le contraste entre le blanc et le noir (ce dernier étant une absence de couleur)

Turbidité de l'eau

     Selon des recherches antérieures, il a été prouvé que les matières en suspension dans l'eau modifient la vision du saumon. Il y a toujours, dans chaque rivière, une certaine quantité de matières en suspension dans l'eau.

     S'il y a trop de particules en suspension dans l'eau, comme cela arrive lorsque l'eau est haute après de fortes pluies, le poisson perçoit mieux les couleurs émettant une plus grande longueur d'onde (jaune, orange, rouge).

     Par contre, si l'eau est basse et claire, ce seront les couleurs émettant des longueurs d'onde plus courtes (violet, indigo, bleu, vert et, peut-être, jaune) qui impressionneront plus l'oeil du poisson.

     Plus la distance entre le poisson et la mouche est réduite (eau basse et claire), plus il faut réduire la grosseur de la mouche à utiliser.

     Évidemment, ce « cours de physique et de morphologie » est singulièrement comprimé. Mais, n'oubliez surtout pas les quelques notions qui précèdent, qui pourraient vous être d'un grand secours dans le choix de vos mouches et qui pourraient vous procurer la réussite.

Couleur de la mouche

     Comme nous le disait feu François de B. Gourdeau (« Monsieur Saumon »), c'est Salmo salar qui a le dernier mot puisque, en définitive, c'est lui qui « choisit » la mouche.

     Mais, compte tenu de ce qui a été dit plus haut, prenant en considération les observations réalisées sur le terrain et des échanges faits avec de vieux saumoniers, nous pouvons avancer nos propres conclusions.

     DONC, lors de journées ensoleillées, les mouches claires (aux couleurs vives, soit, mais judicieusement dosées et rehaussées de fil lamé approprié) devraient être utilisées (ex.: "Silver Rat", "Rusty Rat", "Cosse-boom", "L'Inconnue"). Si la lumière du jour est plutôt "argentée", il serait souhaitable de retrouver dans la mouche utilisée des éléments argentés (ex.: "Cosseboom"); lorsque la couleur du jour est plutôt "dorée", ce sont évidemment des éléments dorés qu'il faut retrouver dans les composantes de la mouche (ex.: "Rusty Rat", "L'Inconnue"). Lorsque nous parlons d'éléments argentés et dorés, nous pensons ici surtout aux fils lamés (ferret, côtes, corps).

     Il est aussi recommandé, par temps ensoleillé, d'utiliser des mouches ayant un corps complètement en lamé: elles sont plus productives, le soleil les faisant scintiller (ex.: "Silver Rat", "Magog Smelt"). On doit alors rechercher les mouches avec des ailes peu fournies, plus translucides ; les mouches à ailes en plumes ou à ailes fournies en poils ("costaudes") donnent de moins bons résultats.

     Nous avons remarqué que l'utilisation de mouches noires ou très foncées, lorsque le soleil est haut à l'horizon et brille de tous ses feux, est peu productive. Ces mouches, à notre avis, sont trop « frappantes », trop contrastantes. Certes, en début de matinée ou en soirée, alors que le soleil est moins haut à l'horizon et moins brillant, il pourra arriver au saumon d'attaquer une mouche noire qui lui donnera le bon « signal ».

     Lorsque les eaux d'une rivière sont brouillées (« louches », comme disaient les vieux), les couleurs du spectre lumineux qui ont le plus de chance d'être remarquées par Salmo salar sont le jaune, l'orange et le rouge (ex.: "Mickey Finn"). Mais, n'abandonnez pas la partie avant d'avoir essayé une "Magog Smelt" ou des mouches presque noires ou toutes noires (ex.: "Black Dose", "Blue Charm", "Skunk", "Butterfly").

     Lorsque le temps est sombre, et que le soleil n'est pas apparent (gros nuages foncés, lourds), la mouche que vous utiliserez doit être bien vue par le saumon. Si l'eau est alors claire, le saumon discernera encore les couleurs; mais, c'est le temps d'employer des mouches dont le corps est fait en « dubbing » ou dont les ailes sont plus volumineuses, plus « costaudes » car, dans ce cas, la mouche doit bien se « détacher » contre le ciel assombri. Évitez d'employer des mouches dont le corps est complètement en fil lamé: ce dernier agirait comme un "miroir" et la mouche se marierait avec l'environnement sombre, ce qui ne la rendrait pas visible. N'hésitez pas à employer alors des mouches foncées, noires (ex.: "Black Dose", "Blue Charm").

     Toujours par temps sombre, mais lorsque l'eau est brouillée, il faut augmenter la taille de la mouche et favoriser les modèles qui ont de la brillance, du "flash": le jaune et l'orange fluorescent seront alors les couleurs préférées et, dans ce cas, il est opportun d'utiliser une mouche plus "costaude" (ailes plus fournies, plus opaques). Les couleurs très vives se refléteront dans un "corps-miroir" en fil lamé (ex.: grosse "Mickey Finn").

     À l'aube et au crépuscule, très tôt le matin et très tard en soirée, la mouche doit bien se "détacher" sur le ciel très peu éclairé. C'est le moment où les "bâtonnets" agissent à la place des "cônes" dans l'oeil de Salmo salar: le poisson ne discerne alors pas les couleurs, mais les contrastes. C'est à ce moment qu'il faut rechercher des mouches comportant du noir et du blanc (ex.: "Skunk", "Butterfly").

     Lorsque vous pécherez à la mouche sèche, nous vous recommandons d'utiliser "L'Oiseau Blanc" ou "L'Oiseau brun", qui peuvent faire l'affaire dans la presque totalité des circonstances de pêche à la sèche.

À votre goût

     Des modèles connus de mouches à saumons, il en existe des milliers... sans compter les créations exclusives et « secrètes » inconnues du grand public! Nous en avons essayé d'innombrables, selon notre fantaisie et l'inspiration du moment; nous en avons inventé un grand nombre, qui ont pris des saumons. Nous savons que les saumoniers du Québec, qui sont parmi les meilleurs au monde et qui ont l'esprit inventif, en ont créé des centaines, voire des milliers... qui ont donné le « bon signal » à des saumons prêts à attaquer.

     Mais, nous nous sommes rendus compte, au fil des ans, qu'il n'est pas obligatoire d'emporter des sacoches pleines de boîtes de mouches pour leurrer Salmo salar. Nous avons fini par comprendre qu'un saumonier peut très bien se débrouiller s'il utilise SEULEMENT UNE DOUZAINE DE MODÈLES DE MOUCHES.

     C'est pourquoi nous vous proposons cette sélection de base: "Black Dose", "Blue Charm", "Butterfly", "Cosseboom", "Magog Smelt", "Mickey Finn", "L'Inconnue", "Rusty Rat", "Silver Rat", "Skunk", ainsi que "L'Oiseau Blanc"et "L'Oiseau Brun".

     Si vous partez à la pêche avec des mouches de ces modèles (quelques mouches du même modèle montées sur des hameçons de différentes grosseurs) et si vous employez la bonne technique de pêche, vous prendrez "contact" avec Salmo salar!

     Mais de grâce, continuez à utiliser d'autres patrons de mouches, continuez d'en inventer! Ce qui fait le charme indéfinissable de la pêche du saumon de l'Atlantique, c'est qu'il n'existe pas de "formule infaillible". D'ailleurs, s'il en était autrement, ça ne serait plus du sport...

Montage des mouches à saumons proposées

     Pour le montage des mouches noyées, nous suggérons aux monteurs d'utiliser des hameçons de marque Partridge (simples pour les N° 2 et plus gros, doubles pour les N°4 à N° 12); ces hameçons, faits à la main, sont plus solides, plus lourds et se présentent mieux aux saumons. Nous ne saurions trop recommander des ailes très peu fournies et ne dépassant pas la courbure de l'hameçon, ce qui donne une certaine translucidité à la mouche, lui permet de mieux caler dans l'eau et empêche les « tirettes » des saumons. La tête doit toujours être la plus petite possible, pour que la mouche offre moins de résistance au courant, ce qui est facilité par l'emploi de fil de montage « Fil Uni N° 8/0 »; de plus, elle ne doit jamais être trop près de l'oeil de l'hameçon, pour ne pas qu'elle soit endommagée par l'avançon qu'on y attache. Dans la description du montage de chacune des mouches, vous remarquerez peut-être des écarts avec les toilettes proposées dans les volumes les plus connus: mais, les agencements de couleurs que nous avons utilisés dans nos montages nous semblent, à l'expérience, les meilleurs.

BLACK DOSE

Ferret: Fl lamé argent ovale fin.
Bout: Soie de couleur jaune canari.
Queue: Plume de huppe de faisan doré, recouverte à moitié par des barbes de plume d'oie teinte rouge.
Corps: Soie floche noire.
Côtes: Fil lamé argent ovale fin.
Base de l'aile: 3 ou 4 fibres de sabres de paon.
Alle: Très peu de poiIs d'ours noir.
Hackle: Plume de cou de poule teinte noire, en collerette
Tête: Noire
N.B. - La "Black Dose" est utilisée, de préférence, le matin ou le soir, ou bien par temps sombre, couvert et pluvieux.

BLUE CHARM

Ferret: Fil lamé argent ovale fin.
Bout: Soie de couleur jaune canari.
Queue: Plume de huppe de faisan doré.
Corps: Soie floche noire.
Côtes: Fil lamé argent ovale fin.
Aile: Poils de queue d'écureuil gris.
Hackle: Plume de cou de poule teinte bleu foncé, en jabot.
Tête: Noire.
N.B. - La "Blue Charm" s'emploie par temps sombre, couvert et pluvieux.

BUTTERFLY

Bout: Soie floche de couleur orangé fluorescent (de la largeur qu'occuperaient ordinairement ensemble ferret et bout).
Queue: Poils d'une queue de chevreuil teinte de couleur orangé fluorescent.
Corps: Fibres de plume de paon (choisies le plus près possible de l'oeil) enroulées autour de la hampe de l'hameçon.
Aile: Poils de chèvre blanche, de la même longueur que le corps séparés en deux parties égales, ces dernières (écartées dans un angle de 45° et élevées dans un angle de 45°).
Hackle: Plume de cou de poule brune (enroulée comme pour le montage d'une mouche sèche).
Tête: Noire.
N.B. - Cette version de la "Ingall's Butterfly" est une idée de feu Paul Goulet de l'A.P.S.S.Q. On l'emploie dans des eaux foncées ou ferruqineuses, comme celles de plusieurs rivières de la Côte-Nord.

RUSTY RAT

Ferret: Fil lamé or ovale fin.
Queue: 3 ou 4 fibres de sabres de paon.
Corps: Moitié arrière: soie floche de couleur jaune canari.
Moitié avant: Fibres de plume de paon, enroulées autour de la hampe de l'hameçon.
Voile: À la jonction des deux moitiés du corps, un bout de sore de couleur jaune canari, recouvrant la moitié de la queue.
Côtes: Fil lamé or ovale fin.
Aile: Quelques poils de renard des Prairies (renard gris ou "grey fox").
Hackle: Plume de cou de poule de couleur grizzly, enroulée en collerette.
Tête: Soie Pearsall rouge.
N.B. - On peut utiliser la "Rusty Rat" en tout temps, surtout lorsque l'eau d'une rivière est claire.

L'INCONNUE

Ferret: Fil lamé doré ovale fin.
Bout: Soie jaune (teinte vieil or).
Corps: Chenille de couleur vert irlandais.
Aile: Poils d'une queue d'écureuil gris teinte vert irlandais.
Coiffe: Plume de huppe de faisan doré.
Hackle: Plume de cou de poule teinte bleu foncé, en jabot.
Tête: Noire.
N.B. - "L'Inconnue", une création de Gilles Aubert, doit être utilisée dans des eaux claires, en période d'étiage, montée de préférence sur de petits hameçons.

SILVER RAT

Ferret: Fil lamé or ovale fin.
Queue: Plume de huppe de faisan doré.
Corps: Lamé argent plat.
Côtes: Fil lamé or ovale fin.
Aile: Poils de renard des Prairies (renard gris "grey fox").
Hackle: Plume de cou de poule de couleur grizzly, enroulée en collerette.
Tête: Soie Pearsall rouge.
N.B. - La "Silver Rat", c'est une mouche pour les eaux claires, par temps ensoleillé.

COSSEBOOM

Ferret: Fil lamé argent ovale fin.
Queue: Soie floche de couleur vert irlandais.
Corps: Soie floche de couleur vert irlandais.
Côtes: Lamé argent plat embossé.
Alle: Poils de queue d'écureuil gris.
Hackle: Plume de cou de poule teinte jaune canari, en collerette.
Tête: Soie Pearsall rouge.
N.B. - La "Cosseboom" est la mouche qu'on lance dans toutes les eaux, particulièrement dans les eaux foncées ou à teinte verdâtre.

MAGOG SMELT

Hameçon: Partridge type "Carrie Stevens" ou Mustad N° 9575.
Queue: Une pincée de fibres d'une plume de flanc de sarcelle.
Corps: Lamé argent plat.
Aile: Une pincée de poils blancs d'une queue de chevreuil, une pincée de poils d'une queue de chevreuil teinte jaune -canari par-dessus, puis une pincée de poils d'une queue de chevreuil teinte violet par-dessus.
Coiffe: Quatre ou cinq fibres d'une plume de queue de paon.
Épaule: Plumes de flanc de sarcelle, du tiers de la longueur de l'aile.
Hackle: Une pincée de fibres d'une plume de cou de poule teinte rouge clair, posée en jabot.
Tête: Noire.
N.B. - La "Magog Smelt" est utilisée dans toutes les eaux, lorsque toute autre mouche a été essayée et que rien ne s'est encore produit. Mais, c'est une mouche de « dernier ressort ».

MICKEY FINN

Ferret: Fil lamé argent ovale fin.
Corps: Lamé argent plat.
Côtes: Fil lamé argent ovale fin.
Aile: En trois parties égales: une pincée de poils d'une queue de chevreuil teinte jaune canari, une pincée de poils d'une queue de chevreuil teinte orangé fluorescent par-dessus, puis une pincée de poils d'une queue de chevreuil teinte jaune canari au-dessus. L'aile doit être relativement volumineuse.
Tête: Recouverte d'une laque de couleur orangé fluorescent.
N.B. - Cette version de la "Mickey Finn" une idée de Gilles Aubert, est productive lorsque utilisée dans des eaux brouillées et en crue.

SKUNK

Ferret: Fil lamé argent ovale fin.
Queue: Plume de huppe de faisan doré.
Corps: Soie floche noire.
Côtes: Fil lamé argent ovale fin.
Alle: En deux parties égales: la base, en poils noirs de mouffette, le dessus, en poils blancs de mouffette.
Hackle: Plume de cou de poule teinte noire.
Tête: Noire.
N.B. - La "Skunk", on doit l'employer tôt, le matin, ou tard, le soir; ou bien durant une journée de grosses pluies.

L'OISEAU BRUN (SÈCHE)

Hameçon: Mustad N° 9575 ou Wilson.
Queue: Poils d'une chèvre de montagne blanche de la longueur du corps.
Corps: Poils bruns du corps d'un chevreuil taillés en forme de cigare, (2/3 sur le dessus, 1/3 le dessous).
Hackle de corps: 2 plumes de selles de coq de couleur brune enroulées à la mode palmer.
Alles: Poils blanc de queue de veau divisées en deux parties égales écartées dans un angle de 45°, légérement penchés vers l'avant.
Hackle de tête: Trois plumes de selle de coq brun.
Tête: Noire et minuscule.

L'OISEAU BLANC (SÈCHE)

Hameçon: Mustad N° 9575 ou Wilson.
Queue: Polls d'une chèvre de montagne blanche, de la longueur du corps.
Corps: Poils blancs d'un caribou, taillés en forme de cigare (2/3 sur de dessus, 1/3 en-dessous).
Hackle de corps: 2 plumes de selle blanches, enroulées à la mode Palmer.
Alle: Poils blancs d'une queue de veau, divisés en deux parties égales écartées dans un angle de 45°, légèrement penchés vers l'avant.
Hackle de tête: Trois plumes de selle.
Tête: Noire et minuscule.
N.B. - Ces "Oiseaux" (mouches sèches) ne sont pas productifs par temps pluvieux et venteux. On peut varier la grosseur des hameçons et, conséquemment, des "Oiseaux".

Références

» Texte & Photo: Gilles Aubert, André-A. Bellemare et Gérard Bilodeau (Juillet 1985).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.
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