La Tourterelle Triste

     Voilà un oiseau dont la présence était rarement signalée au début du siècle. Mais depuis le milieu des années cinquante, on rapporte de plus en plus d'observations de la tourterelle triste au Québec. Actuellement, son territoire couvre la vallée du Saint-Laurent, de l'Outaouais jusqu'à la hauteur de l'île d'Anticosti, au nord, et jusqu'en Gaspésie et dans la baie des Chaleurs, au sud et à l'est.

La tourterelle triste
     Selon des observations faites par les ornithologues, la tourterelle semble plus abondante dans les territoires situés au sud du Saint-Laurent. Si tu habites la campagne ou s'il y a un parc ou des arbres près de ta demeure, prête attention car il y a de bonnes chances que des tourterelles tristes occupent le secteur. On la reconnaît facilement à son roucoulement, sorte de cri mélancolique caractérisé par une série de «ou... ou... ou».

     La tourterelle triste est monogame. Cela signifie que d'une année à l'autre, le mâle s'accouplera toujours avec la même femelle une fois venue la saison des amours. C'est la femelle qui construit le nid: ce dernier sera localisé dans un conifère ou un arbre feuillu à une hauteur variant entre 2 et 12 mètres. En général, la femelle pond deux œufs. En quelques rares occasions, on verra un troisième et même un quatrième œuf. Le mâle et la femelle se partagent l'incubation des œufs, dont la durée atteint en moyenne près de 15 jours. Au cours des dix premiers jours suivant l'éclosion des œufs, les «bébés» tourterelles, appelés aussi oisillons, se nourrissent exclusivement d'un lait sécrété par leur père et par leur mère ainsi que de graines à l'occasion. Puis, au terme de cette période, seules les graines font partie de leur menu.

     Vers la quatorzième journée, les jeunes tourterelles peuvent voler. C'est à partir de ce moment qu'elles apprennent à se nourrir de façon autonome. Au Québec, les couples de tourterelles auraient plus d'une couvée au cours de l'été. À première vue, cela est possible étant donné la période relativement courte qui s'écoule entre la ponte des œufs et le moment où les jeunes tourterelles deviennent autonomes. Aux États-Unis, des observateurs ont noté qu'un couple de tourterelles pouvait avoir jusqu'à quatre couvées par année.

     Lorsque l'hiver approche, la tourterelle migre vers des cieux plus cléments situés dans les États de la Caroline, en Alabama et en Floride. Elle revient tôt au printemps suivant. Nos voisins américains pratiquent la chasse de la tourterelle. Au Québec, selon la brochure Principales règles de chasse, du 1er avril 1995 au 31 mars 1996, la chasse de la tourterelle triste est interdite.

LE SAVAIS-TU?

     Le parc de la Jacques-Cartier se trouve à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de la ville de Québec. La vallée de la rivière Jacques-Cartier, dans laquelle le saumon atlantique a été réintroduit, constitue sans aucun doute le principal attrait de ce parc : la rivière, tantôt vive, tantôt paresseuse, coule entre de hautes murailles garnies d'arbres. Mais savais-tu que des jeunes comme toi ont apporté une contribution significative à l'entretien de ce parc de conservation? En effet, dans le cadre du programme. «Partenaires bénévoles» mis en place en 1987, quelque 13 200 heures de travaux ont été réalisées au cours des 6 dernières années pour récupérer des rebuts, réparer des panneaux de signalisation, bref exécuter divers travaux qui contribuent à maintenir, voire à rehausser la valeur de ce parc. Les jeunes ont représenté près de 85 % de tous les bénévoles qui se sont engagés dans ce projet. Je crois que des gestes de cette nature démontrent hors de tout doute l'intérêt des jeunes pour la nature. Des activités de ce genre constituent probablement le meilleur moyen pour prendre conscience de la nécessité de protéger notre environnement. Bravo aux instigateurs de ce projet, aux professeurs ou aux organisateurs qui ont permis à des bénévoles d'y contribuer, surtout les jeunes qui ont consacré une partie de leur temps à une bonne cause.

Références

» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Août 1995).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.

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