La Truite Brune
Voilà un poisson sportif que j'affectionne particulièrement. Sa robe ponctuée de taches noires et rouille, sa taille parfois imposante, mais surtout sa méfiance légendaire, qui a fait damner plus d'un pêcheur, résument les principaux attributs de la truite brune.
Cette truite, dont le nom latin est Salmo trutta, nage dans bon nombre de lacs et rivières du Québec; elle a ses racines en Europe et en Asie. C'est en 1883 qu'elle a été introduite en Amérique du Nord, plus précisément dans les États de New York et du Michigan, aux États-Unis. Selon les auteurs Scott et Crossman, elle a été ensemencée pour la première fois au Québec en 1890. Aujourd'hui, on la retrouve surtout dans le sud et l'ouest de la province. La brune tolère mieux que la truite mouchetée les eaux chaudes et légèrement polluées. Cette caractéristique en fait donc une candidate idéale pour maintenir, voire même introduire, la pratique de la pêche sportive dans certains cours d'eau.
En raison d'ensemencements réguliers dans les Grands Lacs et dans le fleuve Saint-Laurent, dans la région de Montréal, la truite brune a pu, grâce au fleuve, étendre son aire de répartition plus à l'est, en aval de Québec. C'est pourquoi des pêcheurs en capturent de plus en plus régulièrement dans les estuaires de certaines rivières comme la Montmorency, près de Québec, et la rivière du Sud, à Montmagny. Le fleuve Saint-Laurent représente aussi une destination de choix pour bon nombre de pêcheurs, tant dans la région de Montréal que dans les environs de Québec.
La truite brune arbore le profil type des truites : corps allongé, tête relativement longue et museau arrondi. Tout comme le saumon atlantique, dont elle est proche parente, la queue de la truite brune, appelée aussi nageoire caudale, est généralement carrée. La période de fraie, qu'on nomme aussi la fraieson, survient tard en automne. La truite brune femelle dépose des œufs sur un fond de gravier, dans lequel elle a préalablement pris soin de creuser un nid avec sa nageoire caudale.
Les alevins naissent le printemps suivant. Habituellement, leur croissance se fera rapidement, surtout si le milieu est riche en nourriture. On dit que la truite brune est Carnivore. Loin d'être capricieuse, elle mange à peu près tout ce qui lui passe sous la dent, comme par exemple des insectes de toutes sortes, des crustacés, particulièrement des écrevisses, des salamandres, des grenouilles et un large éventail de poissons.
Les truites brunes ont la réputation d'atteindre une taille intéressante, du point de vue des pêcheurs. Généralement, ces derniers capturent des brunes de 0,5 à 1 kg (de 1 à 2 lb). Toutefois, dans certains cours d'eau où la nourriture est abondante, elles peuvent faire osciller la balance entre 2 et 3 kg (de 4 à 6,5 lb). Presque chaque année, le secteur de la Haute-Chaudière, près du lac Mégantic, et la rivière Saint-François, livrent des spécimens de plus de 4,5 kg (plus de 10 lb). Et crois-moi, ce n'est pas une histoire de pêche.
Références
» Texte & Photo: Gérard Bilodeau (Mai 1996).
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.
» Magazine Sentier Chasse & Pêche.