Yvon-Marie Gauthier: le «Richard Adams» de la Sainte-Marguerite
Comparer un guide à Richard Adams, ce n’est pas peu dire, n’est-ce pas ? Ce dernier a fait sa marque et construit sa réputation sur la rivière Matapédia. Mais, Yvon-Marie Gauthier en a fait tout autant sur la rivière Sainte-Marguerite. Il patauge dans cette rivière depuis plus de 50 ans. Tout le monde connaît Yvon-Marie au Saguenay. Sa réputation comme guide n’est plus à faire.

C’est en 1962, à l’âge de 20 ans, que ce coloré personnage d’origine amérindienne fait ses débuts sur la Sainte-Marguerite. Il fut embauché comme gardien-guide sur le Club Junior de l’Alcan. À cette époque, la limite de prises était de quatre saumons par jour.
Des Clients d’Envergure
Son expérience de guide a débuté de façon plutôt spectaculaire. Son premier client était le président du Club junior de l’Alcan, Monsieur C.A. Look, un gaillard de 6’ 3’’ âgé de 84 ans. La journée avait bien commencé, car ce dernier avait déjà trois saumons bien alignés dans le fond du canot lorsqu’il se « connecta » avec son quatrième de la matinée. Juste à ce moment-là, le canot chavira, tout le monde se retrouva à l’eau par-dessus la tête et les trois saumons déjà capturés partirent dans le courant. « Quelle catastrophe ! », se dit intérieurement Yvon-Marie. Incrédule, il remarqua toutefois que M. Look tenait encore à bout de bras son quatrième saumon qu’il finit même par « sauver ».
Des Clients d’Envergure
Son expérience de guide a débuté de façon plutôt spectaculaire. Son premier client était le président du Club junior de l’Alcan, Monsieur C.A. Look, un gaillard de 6’ 3’’ âgé de 84 ans. La journée avait bien commencé, car ce dernier avait déjà trois saumons bien alignés dans le fond du canot lorsqu’il se « connecta » avec son quatrième de la matinée. Juste à ce moment-là, le canot chavira, tout le monde se retrouva à l’eau par-dessus la tête et les trois saumons déjà capturés partirent dans le courant. « Quelle catastrophe ! », se dit intérieurement Yvon-Marie. Incrédule, il remarqua toutefois que M. Look tenait encore à bout de bras son quatrième saumon qu’il finit même par « sauver ».

Ils s’en retournèrent au camp pour s’assécher et se remettre de leurs émotions. Chemin faisant, Yvon-Marie avait la mine basse, se doutant bien que sa carrière de guide se terminerait la journée même. Arrivés sur place, M. Look regarda Yvon-Marie droit dans les yeux, afficha un grand sourire et lui dit : « You are a good guide ». Il sortit sa bouteille de scotch et ils prirent une couple de bons verres en se remémorant leur périple. Ce fut le début d’une belle et longue carrière pour lui, dont plus de 20 ans comme chef gardien et chef guide.
Parmi ses clients réputés, il guida Lee Wulf, Gaston Lepage et son épouse Louise Laparé, Patrice L’Écuyer, Jean L’Italien, Kevin Parent et Tex Lecor. Il a aussi été marqué dans sa carrière par un capitaine de la US Navy, M. Frieman Eggers. Ce saumonier a été le premier à utiliser une mouche sèche sur la Sainte-Marguerite. Il avait capturé 28 saumons en sept jours, grâce à ce nouveau type de mouche. De plus, non seulement ce pêcheur avait révolutionné la pêche au saumon avec l’utilisation d’une « sèche », mais tous les saumons capturés sauf un, en guise de cadeau pour Yvon-Marie, ont été remis à l’eau. À cette époque, remettre un poisson à l’eau était inconcevable. La graciation n’était aucunement dans les moeurs. « Dans ce temps-là, tu gardais ce que tu pognais. » Comme le dit Yvon-Marie.
Parmi ses clients réputés, il guida Lee Wulf, Gaston Lepage et son épouse Louise Laparé, Patrice L’Écuyer, Jean L’Italien, Kevin Parent et Tex Lecor. Il a aussi été marqué dans sa carrière par un capitaine de la US Navy, M. Frieman Eggers. Ce saumonier a été le premier à utiliser une mouche sèche sur la Sainte-Marguerite. Il avait capturé 28 saumons en sept jours, grâce à ce nouveau type de mouche. De plus, non seulement ce pêcheur avait révolutionné la pêche au saumon avec l’utilisation d’une « sèche », mais tous les saumons capturés sauf un, en guise de cadeau pour Yvon-Marie, ont été remis à l’eau. À cette époque, remettre un poisson à l’eau était inconcevable. La graciation n’était aucunement dans les moeurs. « Dans ce temps-là, tu gardais ce que tu pognais. » Comme le dit Yvon-Marie.

Son Avis Concernant les Mouches
Ses mouches préférées sont la Black dose en noyée et la White Wulf en sèche. Si ça ne fonctionne pas avec ces mouches, il en utilise d’autres et après quelque temps, il remet une Black dose et c’est souvent là que l’action survient. Toutefois, pour lui, le plus important pour avoir du succès est de bien lire la rivière et de bien étudier les fosses. « On n’envoie pas nos mouches n’importe où et n’importe comment. », comme il dit.
Être « Gentleman »
Lors de mon entrevue avec lui, il revenait souvent avec le fait d’être « gentleman ». Mais qu’en est-il exactement ? Pour lui, être « gentleman » se manifeste de différentes façons. C’est d’abord quelqu’un qui respecte l’environnement en ayant la délicatesse de ramasser ses déchets, c’est quelqu’un qui respecte les autres saumoniers en ayant soin de faire la rotation comme il se doit et finalement, c’est quelqu’un qui respecte le saumon en le graciant de la bonne façon, tout en évitant de le faire de façon exagérée. Selon lui, gracier un saumon par jour est suffisant. On comprend que le « respect » est une valeur très importante pour lui.
La pêche à la mouche, que ce soit pour le saumon ou la truite, représente à ses yeux une activité extraordinaire. C’est l’occasion d’être en contact avec la nature et de vivre en plein air. Étant très sociable de nature, ce travail de guide lui a permis, au fil des ans, de connaître une multitude de gens du Québec, mais également de diverses nationalités.
Ses mouches préférées sont la Black dose en noyée et la White Wulf en sèche. Si ça ne fonctionne pas avec ces mouches, il en utilise d’autres et après quelque temps, il remet une Black dose et c’est souvent là que l’action survient. Toutefois, pour lui, le plus important pour avoir du succès est de bien lire la rivière et de bien étudier les fosses. « On n’envoie pas nos mouches n’importe où et n’importe comment. », comme il dit.
Être « Gentleman »
Lors de mon entrevue avec lui, il revenait souvent avec le fait d’être « gentleman ». Mais qu’en est-il exactement ? Pour lui, être « gentleman » se manifeste de différentes façons. C’est d’abord quelqu’un qui respecte l’environnement en ayant la délicatesse de ramasser ses déchets, c’est quelqu’un qui respecte les autres saumoniers en ayant soin de faire la rotation comme il se doit et finalement, c’est quelqu’un qui respecte le saumon en le graciant de la bonne façon, tout en évitant de le faire de façon exagérée. Selon lui, gracier un saumon par jour est suffisant. On comprend que le « respect » est une valeur très importante pour lui.
La pêche à la mouche, que ce soit pour le saumon ou la truite, représente à ses yeux une activité extraordinaire. C’est l’occasion d’être en contact avec la nature et de vivre en plein air. Étant très sociable de nature, ce travail de guide lui a permis, au fil des ans, de connaître une multitude de gens du Québec, mais également de diverses nationalités.
En Conclusion
Bien sûr, Richard Adams est un personnage légendaire et unique, mais on peut dire qu’Yvon-Marie Gauthier partage la même passion que lui, la pêche du saumon.
Reconnu bien au-delà de sa région, il a reçu en 1992 un trophée SALAR de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique pour sa grande implication dans la cause du saumon atlantique.
Yvon-Marie est à la retraite depuis 2008, mais il lui arrive encore d’accompagner des amis sur la rivière Sainte-Marguerite. Cette rivière, c’est sa vie !
NDLR : Nous tenons à remercier l’Association de la rivière Sainte-marguerite, particulièrement Madame Nicole Gauthier, pour les photos d’archives présentées dans cet article.
Bien sûr, Richard Adams est un personnage légendaire et unique, mais on peut dire qu’Yvon-Marie Gauthier partage la même passion que lui, la pêche du saumon.
Reconnu bien au-delà de sa région, il a reçu en 1992 un trophée SALAR de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique pour sa grande implication dans la cause du saumon atlantique.
Yvon-Marie est à la retraite depuis 2008, mais il lui arrive encore d’accompagner des amis sur la rivière Sainte-Marguerite. Cette rivière, c’est sa vie !
NDLR : Nous tenons à remercier l’Association de la rivière Sainte-marguerite, particulièrement Madame Nicole Gauthier, pour les photos d’archives présentées dans cet article.
Références
» Texte Ghyslain Provençal
» Photos Nicole Gauthier.
» FQSA.
» Photos Nicole Gauthier.
» FQSA.
